„Ma Mère L'Oye“ - „5 Pièces enfantines pour piano à quatre mains“ d'après des contes de Charles Perrault („La Belle au bois dormant“ et „Le Petit Poucet“ extraits des „Contes de ma mère l'Oye“, 1697), de Madame Leprince de Beaumont („La Belle et la Bête“, 1757) et de Madame d'Aulnoy („Le Serpentin vert“, 1697) - fut composée en 1908 pour Mimi et Jean, enfants des amis de Ravel, Ida et Cyprien Godebski. Le fait que ces courtes pièces leur avaient été dédiées impressionna moins Mimi et Jean que le dur labeur à fournir pour les apprendre, et l’idée d’avoir à leur donner la première audition en public les terrifia. Cette tâche revint en l’occurrence à deux jeunes filles, Jeanne Leleu, qui devait plus tard remporter le Prix de Rome, et Geneviève Durony, qui jouèrent Ma Mère l’Oye le 20 avril 1910 au premier concert donné sous les auspices de la Société Musicale Indépendante. Suivant exactement les formes et la succession de la version pour piano, Maurice Ravel réalisa ensuite une suite pour orchestre, dont la première audition connue eut lieu à Londres le 27 août 1912 sous la direction d'Henry Wood au festival des Prom's. À la demande du mécène Jacques Rouché, directeur de l’Opéra de Paris, il réalisa ensuite un ballet, qui fut monté au Théâtre des Arts le 28 janvier 1912, avec la choréographe Jane Hugard, Gabriel Grovlez dirigeant cette première audition.
Maurice RAVEL, un extrait de la photo ark:/12148/btv1b8423949w publiée en 1910 Bibliothèque nationale de France, Notice de recueil, Notice du catalogue.
"[...] Lorsque Maurice Ravel créa son ballet Ma Mère l’Oye pour Jacques Rouché, il avait déjà orchestré la Suite pour le concert, si bien qu’il ne restait qu’à composer un prélude, la „Danse du rouet“, à réarranger légèrement les mouvements et à ajouter quelques courts passages de transition. Ravel imagina la „Belle au bois dormant“ rêvant des autres personnages de contes de fée qui figuraient dans les descriptions associées aux pièces d’origine pour le piano. Le prélude nous montre la princesse Florine se piquant le doigt sur le rouet, et, à la suite du mauvais sort jeté par la méchante fée, s’endormant pour cent ans. Pendant la „Pavane de la Belle au Bois Dormant“ la bonne fée fait apparaître les rêves qui vont distraire la princesse pendant son long sommeil. „La Belle et la Bête“ sont les premiers à apparaître mais la Bête est rapidement rechangée en prince lorsque la Belle accepte son amour. Vient ensuite le „Petit Poucet“, qui a laissé une piste de miettes dans la forêt pour pouvoir, avec ses frères, retrouver le chemin de leur maison. [...] Le troisième rêve concerne „Laideronnette, Impératrice des Pagodes“, qui a été changée en la femme la plus laide qu’on puisse imaginer. Son bel amoureux a aussi souffert le sort indigne d’être transformé en serpent vert. Après un bain dans de l’eau magique (au son du tintement de cloches) tout redevient normal. Dans „Le Jardin féerique“ le Prince charmant arrive et d’un baiser réveille la princesse qu’il épouse à grande liesse générale, et tous vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. [...]" cité des notes de Peter AVIS publiées en 1988 dans le livret du CD Virgin Classics VC 7 90744-2.
Bruno Maderna, Paris, salle Pleyel, mai 1965, une photo citée du défunt site ParisEnImages, Boris Lipnitzki / Roger-Viollet
Maurice Ravel, Suite pour orchestre de „Ma mère l'Oye“, M 60, Orchestre Symphonique de la Radio de l'Allemagne du Sud (Sinfonieorchester des Südwestfunks), Bruno Maderna, novembre 1966
1. Pavane de la Belle au bois dormant 01:29 (-> 01:29)
2. Petit Poucet 03:06 (-> 04:35)
3. Laideronnette, Impératrice des pagodes 03:07 (-> 07:42)
4. Les entretiens de la Belle et de la Bête 04:23 (-> 12:05)
5. Le jardin féérique 03:54 (-> 15:59)