"[...] 1er mouvement, La mer et le vaisseau de Sindbad
Ce premier mouvement débute par un thème imposant, joué fortissimo à l'orchestre et caractérisant Shahriar. Puis c'est immédiatement le thème du personnage de Schéhérazade qui se fait entendre au violon, soutenu par la harpe. Cette délicate mélopée construite en une succession de triolets de doubles croches, déhanchés et aériens, caractérise bien la jeune femme, espiègle et sensuelle. Puis le reste du mouvement s'articule en une alternance d'épisodes triomphants, où la texture orchestrale très dense, nerveuse et mouvante illustre les aventures du navire de Sindbad, et d'épisodes plus intériorisés, liés aux émotions de la jeune conteuse qui tente d'intéresser toujours plus le Sultan à son récit.
2ème mouvement, Le récit du prince Kalender
Ce deuxième mouvement s'ouvre sur la réapparition du thème de Schéhérazade, qui assure l'unité entière de l'oeuvre. Puis le basson solo présente un nouveau thème au rythme souple et aux allures de récitatif, bientôt repris au hautbois solo avant que l'orchestre entier ne le développe par un processus successif d'augmentation rythmique, d'accélération du tempo et de densification de la masse orchestrale. Après un passage plus épuré (expression d'un manque d'inspiration momentané de la jeune conteuse?), ce nouveau récit prend alors progressivement corps, émerveillant peu à peu le Sultan lors de l'évocation de quelques affreuses batailles, marquées par des cuivres tonitruants.
3ème mouvement, Le jeune Prince et la Princesse
S'ouvrant sur un thème plus léger et plus romantique que les épisodes précédents, ce troisième mouvement tisse un matériau orchestral tendre et bucolique entre les violons, la clarinette et la flûte. Il s'agit d'illustrer l'atmosphère paisible et amoureuse qui préside à la rencontre d'un jeune Prince et de sa Princesse. Dans une section centrale, le rythme très marqué du tambour soutient la présentation à la clarinette d'un nouveau thème pour le moins charmeur (éléments masculins), auquel répondent bientôt les violons et la harpe (éléments féminins). Enfin, une nouvelle réapparition du thème caractéristique de Schéhérazade, plus étiré et langoureux, conduit progressivement vers une conclusion où malgré de grandes envolées amoureuses des cordes, gronde une inquiétude nouvelle aux timbales...
4ème mouvement, La Fête à Bagdad - La Mer - Le Naufrage
Cet ultime mouvement s'ouvre sur une alternance entre un tutti vigoureux des cordes et un motif illustrant un paysage quasi désolé sur lequel s'égrène de façon tortueuse le thème de Schéhérazade. Puis le violon solo présente un thème d'allure effrénée auquel se joint bientôt la flûte puis l'ensemble de l'orchestre dans une sorte de liesse générale tourbillonnante où réapparaît notamment le thème du 2e mouvement, parmi les saccades incessantes des percussions, comme un dernier rappel des différents récits de la jeune conteuse... [...]"
Puis c'est le Voyage en mer, le Naufrage. Le récit est terminé. Le Sultan renonce à ses projets sanguinaires, et tout s’achève dans la tendresse de la réconciliation définitive.
L'enregistrement proposé sur cette page date de 1971, le «Kölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester» étant dirigé par Zdenek MACAL, à cette époque encore au début de sa carrière, chef titulaire de cet orchestre (1970-1974). Le nom du violon-solo n'est malheureusement pas indiqué: il s'agissait probablement du «Konzertmeister» de cet orchestre, mais dont je n'ai pas encore pu trouver le nom. Si une personne visitant cette page en sait plus -> couriel!
Voici donc...
Nikolai Rimski-Korsakow, Shéhérazade, poème symphonique, op. 35, Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne, Zdenek Macal, 1971
1. La mer et le vaisseau de Simbad
Largo e maestoso — Allegro non troppo 09:39 (-> 09:39)
2. Le récit du prince Kalender,
Lento — Andantino — Allegro molto — Con moto 12:06 (-> 21:45)
3. Le jeune prince et la jeune princesse
Andantino quasi allegretto — Pochissimo più mosso — Come prima —
Pochissimo più animato 11:18 (-> 33:03)
4. Fête à Bagdad - La Mer - Le Vaisseau se brise sur un rocher surmonté d'un
guerrier d'airain
Allegro molto — Vivo — Allegro non troppo maestoso 12:29 (-> 45:32)