De Carl Philipp Emanuel Bach on ne connait qu'une seule sonate solo pour hautbois et basse continue, composée vers 1735 - alors qu'il étudiait à l’université de Francfort-sur-l’Oder. Malgré son jeune âge - 21 ans - et l’influence morale et musicale certaine que son père avait sur lui, l’on ne peut être que frappé par la différence de style avec la musique de celui-ci. La mélodie prédomine grandement sur le contrepoint, et le rythme des changements d’affect est extrêmement rapide, annonçant l’évolution de la musique baroque vers le «Sturm und Drang».
Ce disque Odyssey 32 16 0050 est une réédition du disque Harmonia Mundi HMOS 30.859:
Pour quelques détails sur la publication du disque Odyssey, voir cette page de mon site avec la sonate de Telemann par les mêmes interprètes.
Le début de la sonate de Carl Philipp Emanuel Bach contraste grandement avec la musique de la génération de ses aînés. Le Vivace final de cette oeuvre, un menuet en thème et variations, est particulièrement intéressant pour sa structure élaborée. Sa forme générale est celle d'une chaconne, le hautbois jouant des variations sur un thème répété à la basse. Le thème de la basse continue, cependant, a un plan formel qui lui est propre - la forme caractéristique de la musique de danse baroque. C'est sans doute l'une des pages les plus touchantes de la littérature pour hautbois.
Carl Philipp Emanuel Bach, Sonate en sol mineur, Wq 135, H 549, Michel Piguet, hautbois, Lionel Rogg, clavecin, Hans-Jürg Lange, basson