Johann Sebastian BACH
Concerto italien, ou «Concerto dans le goût italien» en fa majeur, BWV 971
Frank PELLEG
clavecin Neupert, 16-19 mai 1956
Ducretet-Thomson 300 C 032
Le «Concerto Italien» forme, avec l'«Ouverture dans le style français», BWV 831, la seconde partie de la «Klavierübung»: à cette époque - vers 1735 - Bach était directeur de la musique et cantor à l'Église Saint-Thomas de Leipzig. Le titre exact de l'oeuvre est «Concerto dans le goût italien». Comme «Ouverture dans le style français», il doit être joué sur un clavecin à deux claviers, comme expressément indiqué par le compositeur sur la page de titre de son recueil. Une telle précision sur l'utilisation d'un type de clavecin particulier est exceptionnelle dans l'ensemble de son oeuvre pour clavier, on ne la retrouvera que quelques années plus tard dans les «Variations Goldberg».
Ce concerto pour clavecin seul est construit en trois mouvements - deux mouvements vifs encadrant un mouvement lent -, comme dans les modèles italiens de Corelli et de Vivaldi.
Johann Sebastian BACH, portrait fait par Elias Gottlob HAUSSMANN en 1746 (transformé en tons gris, l'original étant en couleurs)
Les trois mouvements du Concerto Italien comportent des indications de nuances qui sont typiques pour l'instrument choisi par Bach: «forte» - qui se joue sur un ou deux registres du clavier inférieur du clavecin, ou sur les deux claviers accouplés - pour les parties du tutti et pour la conduite de la ligne mélodique des soli, «piano» - qui se joue sur le clavier supérieur - pour les parties d'accompagnement de cette ligne mélodique.
"[...] Le premier et le troisième mouvement, de forme ritournelle, imitent l’opposition classique entre orchestre et soliste, “grosso” et “concertino”, Jean Sebastien Bach désignant les deux interlocuteurs, les deux plans sonores, par les termes “forte” et “piano”. L’imbrication habile et savante des motifs (plus particulièrement dans le premier mouvement), plutôt qu’une réelle opposition de ceux-ci, crée une forte homogénéité de composition qui n’étonne pas, venant du grand Bach.
L’andante central en ré mineur, écrit d’un seul souffle sur une basse obstinée, est d’une formidable richesse harmonique et ornementale. Bach, dont c’est l’unique contribution au genre, dépasse ici et de loin les plus réussis des concertos du début du XVIIIe siècle.[...]" cité d'un texte d'Odile BAILLEUX, juin 1989.
Recto de la pochette du disque Ducretet-Thomson 300 C 032
Frank PELLEG enregistra les BWV 903, 992, 971 et 912 du 16 au 19 mai 1956 (d'après la discographie de Michael GRAY) pour Ducretet-Thomson, sur un clavecin Neupert, elles furent publiées sur le disque Ducretet-Thomson 300 C 032.
Sur le clavecin Neupert utilisé pour ces enregistrements, Roger COTTE écrit au verso de la pochette du disque:
"[...] les quatres ouvrages [...] ici enregistrés ne peuvent être convenablement restitués que sur l'instrument pour lequel ils furent conçus. Un clavecin ayant appartenu à Bach et qui aurait été construit suivant ses indications est conservé au musée de Berlin. Cet instrument comprend deux claviers et quatre rangs de cordes (2 rangs de 8 pieds (octave normale), un rang de 4 pieds (octave supérieure de la note écrite) et un rang de 16 pieds (octave inférieure de la note écrite, extrêmement rare à l'époque). Au moyen de registres, on pouvait isoler n'importe lequel de ces rangs de cordes (ou jeux) ou, en accouplant les deux claviers (comme à l'orgue), les faire entendre simultanément pour les effets de Forte. Un registre complémentaire de Luth permettait d'obtenir (par le moyen d'un léger drap effleurant les cordes) un effet de sourdine. Cette disposition, à quelques facilités mécaniques secondaires près, est celle des clavecins de concert les plus modernes. [...]"
Voici donc...
Johann Sebastian Bach, Concerto italien, ou «Concerto dans le goût italien», en fa majeur, BWV 971, Frank Pelleg, clavecin Neupert, 16-19 mai 1956