Ludwig van BEETHOVEN
Sonate pour violon No 7 en do mineur, op. 30 no 2
Edith PEINEMANN, violon, Helmut BARTH, piano
13 décembre 1962, studio de la SWF, Mayence
Les trois Sonates de l'opus 30 furent composées en 1802 et publiées à Vienne en mai et juin de l'année suivante. Dédiées au jeune tsar de Russie Alexandre 1er, elles sont toutes en contrastes. On ne connaît pas exactement la raison de cette dédicace: "[...] Alexandre était connu pour son appui des réformes éclairées, ainsi que pour son aide libérale aux arts et les généreux honoraires qu'il allouait aux musiciens occidentaux. Etant donné que vers 1803 Beethoven pensait sérieusement à quitter Vienne pour se rendre dans un centre musical plus hospitalier, il semble tout è fait possible qu'il ait envisagé la possibilité d'une visite ou d'un séjour prolongé en Russie, en se servant de ces dédicaces comme lettre d'introduction. [...]" cité des notes de Maynard SOLOMON publiées en 1985 dans le livret du CD CBS Masterworks Digital I2M 39681 / 01-039681-20.
La première sonate de l'opus 30 est une oeuvre gracieuse. La seconde est par contre la plus sérieuse, et aussi la plus vaste, des trois oeuvres de cet opus. Non seulement ses mouvements sont chacun plus longs que ceux de ses deux compagnes, mais elle présente un mouvement de plus, ce qui l'unit à l'opus 24 et à l'opus 96 pour faire de ces sonates les seules trois (des dix que Beethoven écrivit pour le violon) à posséder quatre mouvements.
"[...] Sa nature scrutatrice, mystérieuse se déclare dès le début de l'allegro con brio avec le seul piano - un trait qui se reproduit dans chaque mouvement; le second sujet est une marche ou l'on entend suffisamment de rumeurs guerrières pour que l'opinion de Cobbett selon laquelle l'oeuvre décrit une bataille ne soit pas tenue pour complètement absurde. Nous préférons cependant insister sur sa force et son originalité - traits qui ne caractérisent guère les typiques “batailles“ du début du dix neuvième siècle.
L'adagio cantabile est en la bémol, un ton dans lequel le violon ne peut que sembler voilé - effet dont Beethoven tint strictement compte quand il décida de ne pas employer le sol majeur précédemment envisagé. Le mouvement possède une grande beauté, un noble équilibre, quoiqu'il ait des moments plus orageux.
Le scherzo, un allegro en ut majeur, (incidemment le seul mouvement des quatre comportant des reprises) est un petit mouvement sévère, une écriture canonique placée dans le trio. Ce n'est peut-être pas le plus passionnant des scherzos de Beethoven, mais félicitons-nous néanmoins qu'il ne l'ait pas supprimé, lui et d'autres scherzos de sonates, comme il avait, selon Schindler, l'intention de le faire.
Le finale, allegro, présente les traits formels de la sonate et du rondo; la coda, presto, qui l'achève est sans équivoque en mineur, quoique précédemment le traitement, très diversifié quant aux nuances, du trompeusement simple thème principal nous eut emmenés dans un net ut majeur. Ce finale est un des plus beaux que Beethoven eut écrit jusque-la. [...]" cité des notes publiées en 1977 dans le livret de l'album Decca D92D 5.
L'interprétation de la Sonate pour violon No 7 en do mineur, op. 30 no 2, de Ludwig van BEETHOVEN qui vous est proposée sur cette page fut enregistrée le 13 décembre 1952, en studio à Mayence. La violoniste Edith PEINEMANN était accompagnée au piano par Helmut BARTH:
1. Allegro con brio 07:53 (-> 07:53)
