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Georg Friedrich HÄNDEL
Sonate pour violon et piano en mi majeur HWV 373
Edith PEINEMANN, violon, Robert PEINEMANN, piano
12 décembre 1952, Salle de musique de chambre
de l'Hôtel de l'Ordre Teutonique, Mayence

Sur les Sonates pour violon de Händel, cité des excellentes notes de Tatty THEO, dans une traduction de David YLLA-SOMERS, publiées en 2018 dans le livret du CD AVIE AV2387:

"[...] Georg Friedrich Händel a beau être un compositeur célèbre, l'histoire de ses sonates pour violon est assez compliquée. «Combien de sonates pour violon a-t-il réellement composées?» Cette question reste en suspens et la réponse dépendra de la personne à qui vous la poserez, et dans quel contexte. La première édition intégrale des oeuvres de Haendel, rassemblées et publiées par Friedrich Chrysander à la fin du XIXe siècle, attribue neuf morceaux au violon. Stanley Sadie (écrivant en 1971) n'en répertorie que sept pour Haendel, et Terence Best (en 1982) cinq seulement. Le problème provient de l'absence de manuscrits autographes. Seules cinq des neuf sonates présentées sur ce disque [...]" HWV 358, HWV 359a, HWV 361, HWV 364a, HWV 372, HWV 373, HWV 368, HWV 370, HWV 371 "[...] peuvent être appuyées par l'existence d'un manuscrit autographe.

La chronologie de l'écriture de ces cinq oeuvres est passionnante car elle s'étend sur près de quarante ans. La plus ancienne de la série, la Sonate en sol majeur HWV 358, fut composée vers 1707–1710, quand Haendel se trouvait en Italie. De toutes les sonates, elle est la seule à ne pas se conformer au schéma en quatre mouvements. Toujours dans l'ordre chronologique, et si l'on en croit l'analyse du papier utilisé, les trois pièces suivantes (les sonates en ré mineur HWV 359a, la majeur HWV 361 et sol mineur HWV 364a) doivent dater d'environ 1724–1726. Le morceau final est la Sonate en ré majeur HWV 371, composée vers 1749–1750.

Les trois ouvrages du groupe central figurèrent dans deux publications d'oeuvres de Haendel présentant plusieurs sonates pour instruments aigus. La première d'entre elles date d'environ 1730, et la page de garde portait la marque de l'éditrice amstel­lo­da­moise Jeanne Roger. Toutefois, ce recueil, qui contenait douze sonates, fut en fait publié par John Walsh à Londres. Walsh réimprima ensuite le recueil de sonates vers 1732–1733 comme étant «… more Corect [sic] than the former Edition» (plus correcte que l'édition précédente).

Les sonates ne comportent pas de numéro d'opus, mais lors de leur publication par Chrysander, elles étaient connues comme l'Opus 1. L'édition de 1732–1733 présente quelques petites modifications par rapport à celle qui la précède et remplace deux pièces: ainsi, les sonates en sol mineur HWV 368 et en fa majeur HWV 370 apparaissent dans cette publication, ayant été substituées aux sonates en la majeur HWV 372 et en mi majeur HWV 373 qui figuraient dans la publication d'environ 1730. Ces quatre ouvrages constituent la somme des sonates dites «apocryphes» pour lesquelles on ne dispose pas de manuscrit de la main de Haendel.

Le compositeur était sûrement au courant de l'inclusion de ces quatre sonates dans les publications; en homme d'affaires avisé bien connu sur la place publique, on peut penser qu'il fut content de voir ces sonates publiées sous son nom. Le Brook Street Band évoque également la possibilité que Haendel ait effectivement composé ces quatre sonates. Le fait qu'aucun manuscrit autographe ne nous soit parvenu ne le confirme pas plus qu'il ne l'infirme. Par de nombreux points de vue, le style de ces pages est si haendélien, y compris de par son utilisation de tonalités spécifiques, et si typique par tant d'aspects mélodiques et harmoniques, que Haendel pourrait aisément en être le compositeur.

Par conséquent, il existait en 1732 huit sonates pour violon, soit composées par Händel, soit en lien avec lui: trois dont on possède les manuscrits autographes, les quatre sonates «apocryphes» publiées sous son nom, et sa première Sonate pour violon en sol majeur, qui ne figurait dans aucune des publications, ce qui nous laisse seulement l'ultime Sonate en ré majeur HWV 371 non répertoriée. Sa composition tardive (en 1749–1750 environ) qui vient si longtemps après toutes les autres sonates pour violon est vraiment remarquable. En effet, Händel ne composa aucune autre pièce de chambre vers cette époque, et il ne l'avait d'ailleurs pas fait depuis 1739, année de publication de ses Sonates en trio Opus 5. Bon nombre de celles-ci étaient en réalité des refontes de matériau musical plus ancien (assemblé en sonates en trio par Walsh, l'éditeur de Händel). Pourquoi le compositeur décida-t-il d'écrire une nouvelle sonate pour violon à ce moment de sa vie où il se concentrait uniquement sur la composition d'oratorios? À l'heure actuelle, cette question demeure sans réponse.

On n'a retrouvé pratiquement aucune référence contemporaine à ces morceaux dans les journaux privés, les lettres et la presse de l'époque; en effet, les sonates s'adressaient à un marché domestique et n'auraient pas été exécutées dans les salles londoniennes associées à la musique de Händel, comme les théâtres. En revanche, elles auraient pu trouver leur public dans les jardins d'agrément comme à Vauxhall, même si c'est largement la musique vocale ou des pièces de chambre et orchestrales de plus grande envergure qui semblaient y tenir le haut du pavé.
[...]"

Sur la sonate HWV 373, traduit des notes d'Irving KOLODIN publiées en 1958 au verso de la pochette du disque Westminster W 9066 (18874):

«« Même ceux qui ne sont ni des handéliens ni des passionnés de musique pour violon reconnaîtront le premier mouvement Adagio comme le début d'une oeuvre qu'ils ont entendus un jour, quelque part... C'est en effet l'une des sonates de Händel qui a gagné la faveur générale et est fréquemment jouée. Elle est exceptionnelle par la nature extravertie de ses thèmes, l'éclat et la générosité qui animent les mouvements rapides, la chaleur et l'expressivité des sections lentes. Dans sa démarche majestueuse, sa basse évoluant sous une mélodie fluide, et sa progression irrésistible vers un point culminant, cet Adagio est un “véritable Händel pour l'oreille“.

Afin de permettre un tempo adéquat pour les motifs frénétiques de l'Allegro suivant, la complication contrapuntique est réduite au minimum, bien qu'il soit intéressant de noter que la basse se déplace continuellement de façon mélodique, même lorsqu'elle est limitée à des valeurs de quart de note. Et, bien sûr, elle est toujours prête à s'engager dans une plus grande activité lorsqu'un peu de variété est souhaitée.

Le violon a une belle ligne à chanter dans le Largo, presque comme un personnage d'opéra avec une complainte à faire entendre. L'arrière-plan d'accords soutient la mélodie avec une riche simplicité, et avec un tel effet qu'elle conduit à une deuxième déclaration de la mélodie, légèrement mais significativement embellie.

Bien que le finale porte la marque Allegro, comme le second mouvement, il serait erroné de les considérer comme des parallèles. Le finale est du genre “Händel mesuré“, croisant le pied dans un geste de révérence au début, et revenant occasionnellement à ce geste figuratif alors qu'il s'engage dans un fantastique pas trop léger. »»

L'interprétation de la Sonate pour violon et piano en mi majeur, HWV 373, de Georg Friedrich HÄNDEL proposée sur cette page fut enregistrée lors d'un concert donné le 12 décembre 1952 dans la Salle de musique de chambre de l'Hôtel de l'Ordre Teutonique à Mayence. La violoniste Edith PEINEMANN était accompagnée au piano par son père Robert PEINEMANN:

        1. Adagio                     02:35 (-> 02:35)
        2. Allegro                    03:02 (-> 05:37)
        3. Largo                      01:41 (-> 07:18)
        4. Allegro                    02:21 (-> 09:39)

Provenance: Radiodiffusion

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1. Adagio


Allegro


3. Largo


4. Allegro