Jacques Martin Hotteterre, „Flûte de la chambre du roi“, comme il pouvait s'appeler en tant que musicien royal ordinaire, avait publié en 1707 à Paris un petit traité qui devait constituer la base de toute son oeuvre: „Principes de la flûte“. Hotteterre y enseignait de manière très “moderne” les bases du jeu de la flûte à bec, du hautbois, mais surtout de la flûte traversière, qui était devenue “un instrument des plus agréables et des plus à la mode” dans le baroque tardif français, c'est-à-dire un instrument incroyablement agréable et très à la mode. Hotteterre était issu d'une grande famille de facteurs d'instruments et de joueurs d'instruments à vent qui faisaient partie intégrante de la musique de la chapelle royale à Versailles et à Paris, tant à la chambre qu'à l'opéra et à l'église.
Après la publication de son traité „Principes de la flûte“, Hotteterre fit paraître en 1708 un remarquable volume de suites pour flûte traversière ou autres instruments avec accompagnement de basse continue, des courtes oeuvres qui sont de magnifiques „pièces de caractère“, comme on les aimait tant en France en raison de leur esprit, de leur élégance et de leur sens subtil de la forme et de l'expression. Quatre ans plus tard, en 1712, Hotteterre rendit hommage à ses deux années passées auprès du Marchese Ruspoli à Rome comme „maestro di flauto“ (1698 - 1700) en publiant un volume de six sonates en trio opus 3, le genre italien de musique de chambre par excellence.
Basés sur l'accompagnement du continuo, ces trios sont en premier lieu destinés à deux flûtes traversières, l'instrument principal du compositeur. Sur la page de titre, il indique cependant comme alternatives d'instrumentation la flûte à bec, le violon et le hautbois.
Ce disque Odyssey 32 16 0050 est une réédition du disque Harmonia Mundi HMOS 30.859:
Pour quelques détails sur la publication du disque Odyssey, voir cette page de mon site avec la sonate de Telemann par les mêmes interprètes.
L'un des trios de Jacques Hotteterre le plus souvent joué est certainement le 2e en ré majeur, interprété ici au hautbois. À l'époque de cet enregistrement il était subdivisé en cinq mouvements, alors qu'aujourd'hui on le considère comme étant en quatres mouvements - 1. Prelude: Gravement, 2. Courante: Légèrement, 3. Grave et 4. Gigue: Vivement, le premier mouvement rassemblant donc le Prélude et l'Allemande.
Jacques Hotteterre, Sonate en trio en ré majeur, opus 3, no 2, Lionel Rogg, clavecin, Michel Piguet, hautbois, Hans-Jürg Lange, basson