Aujourd'hui, ce concerto est surtout joué sur flûte(s) traversière(s). Il fut toutefois longtemps joué sur flûtes à bec, qui - selon divers musicologues - correspondait aux intentions du compositeur:
"[...] Le quatrième concert, en sol majeur (BWV 1049) a trois solistes: un violon et deux flûtes. Bach précise qu’il s’agit en l'occurence de «fiauti d'echo», c'est-à-dire (*) de flûtes à bec (ou douces) et non de flûtes traversières. C’est incontestablement le concert le plus poétique de la série; une sorte de joie sereine, d'enchantement printanier, plane sur cette partition. Le grand Jean-Sébastien paraît y faire comme 1a confidence d’un intense bonheur: il y a de l'Anna-Magdalena là-dessous et la sonorité pastorale des flûtes douces contribue à cette atmosphère d’épithalame. Mais on ne peut s’empêcher de ressentir également une élévation de pensée pénétrant jusqu'au fond des châteaux de l’âme. Le presto final, semé d'embûches, devra être d'autant plus retenu que le kapellmeister de Coethen nous y offre encore une très originale variante de la fugue. [...]" Carl de NYS, extrait d'un texte publié au verso de la pochette du disque Discophiles Français EX 17 031.
[*] voir par exemple cette page, pour plus de détails sur cette sorte de flûte
Nikolas HARNONCOURT est d'une opinion un peu différente: "[...] Ce concerto est généralement considéré comme un authentique triple concerto pour violon et deux flûtes. Selon moi, il s'agit purement d'un concerto pour violon, et le plus virtuose que Bach a pu composer. Les musicologues ont eu du mal à déterminer la place des deux flûtes. Bach les a nommées «Flauti d'echo», et il y a de nombreuses théories se questionnant sur l'instrument qu'il désignait vraiment. Et personne n'a pensé à écouter ce que la musique elle-même disait. Bach utilise le terme «flauto» pour la flûte à bec et «d'echo» signifie que les deux flûtes quittent leur pupitre d'orchestre pour le mouvement lent, construit autour de l'effet d'écho, et jouent depuis un autre lieu de la scène ou en dehors de celle-ci, mais dans tout les cas, à une certaine distance. Cette théorie est renforcée au début du dernier mouvement, où le tutti joue sans les flûtes, afin de leur donner le temps de rejoindre leur pupitre. [...]" Nikolaus Harnoncourt, commentaire fait lors de la parution de son enregistrement de 1982
Contrairement aux enregistrements du BWV 1067 et du concerto de Corrette, je n'ai pas encore pu trouver où et quand fut fait cet enregistrement du 4e concerto brandebourgeois. Il reste donc un peu énigmatique, d'autant plus qu'il n'apparait - à ma connaissance - que sur ce disque du coffret Everest et - réédité en 1982 par „Les Éditions Bleu Rivage“ (Canada) - sur le disque Accord / Musidisc RC-789 - sans plus de détails que sur le disque Everest: il est très dommage de ne rien connaître sur les noms des membres de l'orchestre.
La numérisation de ce disque ainsi que les photos de la pochette et des étiquettes proviennent du site archive.org - le disque étant en assez bon état, mais fourmillant de griffures plus ou moins importantes: je dois avouer que je n'ai pas eu la patience de toutes les corriger... Malgré les grattements subsistants, cet enregistrement reste toutefois un document agréable à écouter!
Voici donc...
Johann Sebastian Bach, Concerto brandebourgeois No 4 en sol majeur, BWV 1049, Jean-Pierre Rampal, flûte et direction du Baroque Chamber Orchestra
1. Allegro 07:49 (-> 07:49)
