Johann Sebastian BACH
Concerto pour flûte, orchestre à cordes et continuo en sol mineur, BWV 1056
Jean-Pierre RAMPAL
Orchestre de Chambre de la Sarre
Karl RISTENPART
29 novembre 1964, «Fraulautern Minte» (Sarre)
Deux Concerti de Jean-Sebastien Bach et deux Concerti de Georg-Philipp Telemann, interprétés par le même instrument en soliste: une flûte.
Sur la première oeuvre au recto de ce disque, le Concerto pour flûte, orchestre à cordes et continuo en sol mineur, BWV 1056, cité des notes de Claude LEHMANN publiées au verso de la pochette du disque Erato STE 50241:
"[...] Le Concerto en sol mineur pour flûte et orchestre (BWV 1056) est écrit d'après le concerto No 5 pour clavier et orchestre. Les commentateurs contemporains attirent l’attention sur le fait que ce concerto a été originellement composé pour le violon, mais que la trace du manuscrit fait encore défaut à l'heure où l’on imprime une édition monumentale de l'oeuvre de Bach. Jusqu’ici rien ne s'oppose à ce que l’on utilise à la flûte la partie réservée au clavier. Dans ce même groupe de Concerti, les plus grands violonistes de ce temps ont l’habitude de jouer en public le célèbre Concerto pour clavier en ré mineur (BWV 1052) sans attirer les foudres vengeresses de la critique.
Dans le Concerto en sol mineur, en dehors de l'exceptionnelle ligne mélodique du premier mouvement du pizzicato de cordes, au cours du largo permettant au soliste d’affirmer sa personnalité et de l'effet d’écho du presto final toutefois très connu, il existe pour la petite histoire un élément qui tendrait à soumettre un argument de plus, si besoin était, à la thèse soutenue par Jean-Pierre Rampal: «En consultant le catalogue des oeuvres de Bach, on constate que la Sinfonia d’une Cantate d’Église „Ich stehe mit einem Fuss im Grab“ (BWV 156), dont la partie soliste est réservée au hautbois, se superpose à une mesure près au largo de ce concerto».
Une dernière question se pose à propos de la transcription pour flûte d'un concerto de clavier qu'on nous dit avoir été composé à Leipzig entre 1730 et 1733. Cette transcription permettrait peut-être d'éclairer d’un jour nouveau un aspect obscur de l’origine d’une oeuvre de Jean-Sebastien Bach. Les musicologues contemporains sont en général d’accord pour estimer que le Cantor s’est toujours servi de matériel thématique, instrumental ou chanté, mais profane, pour réaliser une oeuvre sacrée: une cantate, une messe, un oratorio, mais jamais dans le sens contraire, c'est-à-dire que Bach n'est jamais parti d'une oeuvre sacrée pour réaliser une oeuvre profane ou instrumentale, même lorsqu’il était pris de court.
Quelle conclusion tirer de ces faits lorsqu'on fait appel aux travaux de M. Alfred Dürr dans «Bachjahrbuch 1757». Que la cantate BWV 156 date de 1729? Il semblerait que le concerto étudié ici n'ait peut-être pas été écrit entre 1730 et 1733, mais bien auparavant, peut-être déjà à Köthen entre 1717 et 1723, sous la forme d’un concerto pour violon solo et orchestre, ou qui sait, pour flûte et orchestre, et qu’il a fallu écouter cette transcription pour s'en persuader. [...]"
Ouvrant la première face de ce disque, voici donc le Concerto pour flûte, orchestre à cordes et continuo en sol mineur, BWV 1056, de Johann Sebastian BACH, Karl RISTENPART dirigeant son Orchestre de Chambre de la Sarre (Continuo: Betty Hindrichs, 1er violoncelle de l'orchestre de 1953 à 1973, et Günter Karau, clavecin), avec Jean Pierre RAMPAL en soliste - une prise de son faite le 29 novembre 1964 dans la «Fraulautern Minte» (Sarre):
1. Moderato 03:33 (-> 03:33)