"[...] La juvénile «Rhapsodie» pour piano et orchestre, terminée en novembre 1904 alors que Bartòk avait 23 ans, n’est nullement la première oeuvre du compositeur, comme le numéro d’opus 1 pourrait nous le faire croire. De fait, le catalogue de Szöllösy lui attribue le numéro 27 et de toute manière ce fut la quatrième oeuvre publiée de Bartòk. Une première version, pour piano seul, comprenant la première section seulement, fut suivie d’une autre, composée cette fois des trois parties (Sz 26), mais encore sans orchestre. La troisième version, avec orchestre, (Sz 27) ajouta à la précédente une introduction symphonique de 39 mesures. Cette forme définitive de la «Rhapsodie», intitulée d'abord «Konzertstück» par Bartòk et baptisée «Rhapsodie hongroise» par certains critiques de l’époque, fut créée à Paris, en août 1905, sous la direction de Camille Chevillard, avec le jeune compositeur au piano. [...]"
Sur le recto de la pochette de ce disque VOX PL 511.350 est reproduite „La Bohémienne endormie“, l'une des peintures les plus célèbres d'Henri Rousseau (Le Douanier Rousseau)
"[...] Cette oeuvre, qui comprend trois sections (Adagio Mesto - Allegretto - Allegro vivo), jouées sans interruption, nous montre le jeune Bartòk suivant avec enthousiasme les traces de Franz Liszt, dont les «Rhapsodies hongroises» ont clairement servi ici de modèle, avec leurs alternances de passages rêveurs de caractère «improvisé» et de sauvages rythmes de «csardas». L’orchestre, cependant, doit beaucoup de son éclat à l’étude attentive des oeuvres de Richard Strauss. Témoin de la période «nationaliste» des débuts de Bartòk (qui inaugura l'année suivante sa longue activité de recherches folkloriques), cette séduisante partition nous montre le jeune compositeur sur le seuil de sa féconde vie créatrice. [...]"