Georg Philipp TELEMANN
Suite en la mineur TWV 55:a2
Jean-Pierre RAMPAL
«The McGill Chamber Orchestra»
Alexander BROTT
Concert du 27 septembre 1963, «Redpath Hall», Montreal
"[...] Typiquement allemande, elle utilise un registre élevé et lumineux, et ne peut donc être noyée par les cordes. Il faut remarquer le sol aigu, pareil à une trompette, dans Réjouissance.
Oeuvre classique, la suite de Telemann ne fut pourtant publiée qu’en 1936. Peu de détails nous sont parvenus à propos de cette oeuvre. Le manuscrit du 18ième siècle de la Bibliothèque d’Etat des collèges de Hesse à Darmstadt ne comporte ni préambule, ni page de titre, ni date, mais fut peut-être destiné au markgrave de Bayreuth, vers 1716. Le manuscrit conservé à la Bibliothèque du Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles est une copie de 1906 faite par A. Wotquenne d’après des partitions d’époque qui furent perdues par après.
La partition réclame un flauto, e.a.d. une flûte à bec, soprano ou alto en fa, des cordes et le continuo. [...]
L’ouverture part d’un lento tempo initial vers le fugato, un allegro en 6/8, suivant les principes du concerto. Puis viennent 6 danses; lors-qu’elles sont jumelées, la flûte n’intervient que dans la deuxième danse ou trio.
„Les Plaisirs“ est un presto. Seuls la flûte et le continuo jouent dans le trio. Le titre “Plaisirs” est peut-être associé aux "Plaisanteries,” mouvements enjoués des suites du 18ième siècle, ou collections Rococo de morceaux de style léger.
L’Air à l’Italien, noble et grave, se meut avec une grâce handelienne. La section centrale à la Vivaldi, allegro, offre un contraste efficace avec les sections graves qui l’entourent.
Le Menuet, la danse la plus élégante du siècle, possède des racines rustiques. Le menuet fit son entrée à la cour de Louis XIV vers 1650: Lully le raffina vers 1653 et la cour l’adopta comme danse officielle. Le Menuet II sert de trio au Menuet I. Il faut noter le clavecin qui joue une version réduite de la tirade rapide de la flûte.
Réjouissance est un titre donné à des morceaux enjoués du 18ième siècle, généralement en mesure ternaire rapide. Dans ce cas-ci, bien que la direction du tempo soit „Viste“ (vite), le mouvement est en quatre temps. [...]
Le Passepied pourrait être d’origine bretonne. Les cours de Louis XIV et de Louis XV aimaient bien cette danse entraînante en 3/8 ou 6/8. Le Trio du Passepied II galant (comme le trio des Plaisirs) ne requiert que la flûte et le continuo, presque comme si Telemann essayait délibérément d’établir cette sonorité comme cadre architectonique du second et de l’avant-dernier mouvement.
La Polonaise est très différente de celle de Bach, dont la facture délicate évoque peut-être une danse élégante de la cour de Pologne; celle de Telemann semble s’inspirer des origines folkloriques, probablement imaginaires, de cette danse. [...]"
Ces deux enregistrements réédités en 1968 sur ce 3e des disques du coffret Everest SDBR 3194-7 furent à l'origine publiés en 1965 sur le disque Baroque Records CBC 1852 ...
... ainsi que sur le disque Pirouette Janus JAS 19016 (label que l'on retrouve d'ailleurs mentionné au bas des étiquettes de ce disque Everest, voir celle-ci un peu plus bas), apparemment en stéréo produite électroniquement. Lors de la restauration, j'ai donc rétabli le tout en monophonie.
Ainsi que mentionné ci-dessus, ces enregistrements proviennent de la première partie (*) du concert d'abonnement (**) donné au Redpath Hall le mercredi 27 septembre 1963, Jean-Pierre RAMPAL étant accompagné par le «The McGill Chamber Orchestra» sous la direction de son chef-fondateur Alexander BROTT:
Compte-rendu de Eric McLean, «The Gazette» de Montreal, 28 novembre 1965, page 41 [*] Pour la seconde partie du concert, voir le 7e disque de ce coffret avec le concerto de Benda sur son recto, le bis de Bach et la Sinfonietta de Roussel sur l'autre face.
[**] Le même concert fut redonné „hors abonnement“ le vendredi suivant
La numérisation de ce disque ainsi que les photos de la pochette et des étiquettes proviennent du site archive.org - le disque étant en assez bon état, mais fourmillant de griffures plus ou moins importantes: je dois avouer que je n'ai pas eu la patience de toutes les corriger... Malgré les grattements restants, cet enregistrement de concert reste toutefois un document extrêmement intéressant!
Voici donc...
Georg Philipp Telemann, Suite pour flûte, cordes et basse continue en la mineur TWV 55:a2, Jean-Pierre Rampal, «The McGill Chamber Orchestra», Alexander Brott, Concert du 27 septembre 1963, «Redpath Hall», Montreal
1. Ouverture 06:29 (-> 06:29)
2. Les Plaisirs 02:41 (-> 09:10)
3. Air à l'Italien (Largo-Allegro) 06:46 (-> 15:56)
4. Menuet I et II 03:29 (-> 19:25)
5. Réjouissance 01:34 (-> 20:59)
6. Passepied I et II 02:48 (-> 23:47)
7. Polonaise 02:25 (-> 26:12)