Ludwig van BEETHOVEN
Ouverture de Fidelio, Op.72
a) Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise Eugen JOCHUM, juillet 1951
b) Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne Hermann SCHERCHEN, 1952
c) Orchestre Philharmonia Otto KLEMPERER, 17 novembre 1954
d) Orchestre Symphonique de la NDR Wilhelm SCHÜCHTER, 3 mai 1956
"[...] Cela ferait une bonne question pour un quiz artistique: quel opéra possède trois titres et quatre ouvertures? La réponse est Fidélio de Beethoven – ou Léonore, comme le compositeur voulait tout d’abord l’intituler, d’après le nom de l’héroïne. Il y a également un sous-titre, «L’Amour conjugal», qui résume en un sens le sujet de l’ouvrage – bien que peu de mariages soient placés devant le même genre de défis que Leonore et le prisonnier politique Florestan, et que peu d’entre eux (enfin on l’imagine) le relèveraient d’une manière aussi spectaculaire. [...]" Stephen Johnson.
Ébauché dès 1803, mal accueilli au départ, l'opéra connaîtra donc trois versions remaniées, et ce ne fut que la dernière qui eut vraiment du succès, en mai 1814. Toutefois, plein d'amertume, Ludwig van Beethoven ne devait jamais se remettre à ce genre, même s’il étudia plusieurs autres projets dont un Macbeth inspiré de l’oeuvre de Shakespeare et surtout un Faust d’après Goethe, à la fin de sa vie.
Les quatre ouvertures:
L'ouverture Léonore I, op. 138, - somptueuse, considérée parfois comme le premier grand poème symphonique romantique - fut composée pour une représentation qui aurait du être donnée à Prague en 1808, pour une représentation de la deuxième version de Léonore, mais qui n'eut pas lieu. Cette ouverture fut publiée en 1838 chez Tobias Haslinger, Vienne.
L'ouverture Léonore II, op. 72a, - une étude symphonique substantielle, présentant des thèmes de l’opéra - est la première composée, en 1804/05 pour la version d'origine de l'opéra. Elle fut publiée en 1842/43 chez Breitkopf & Härtel, Leipzig.
L'ouverture Léonore III, op. 72b, fut écrite début 1806 pour la première audition de la 2e version de Léonore à Vienne, où l’opéra subit des coupures et passa de trois actes à deux. Elle fut publiée en juillet 1810 chez Breitkopf & Härtel. La pratique d'utiliser cette ouverture comme interlude au 2e acte de Fidélio remonte à Gustav Mahler, pour tenter de combler l’absence de transition entre les deux scènes de ce second acte.
L'Ouverture de Fidélio, op. 72, avec laquelle s'ouvre l'opéra dans sa version définitive, est la plus courte des quatre, et ne fait que des allusions discrètes au contenu dramatique de l’opéra. C'est en fait celle qui est la plus efficace en tant que lever de rideau.
Eugen Jochum en répétition avec l'Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise, une photo «Archiv Bernhard Walter, München» citée de l'ouvrage «1949-1999, 50 Jahre Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks», page 67
La première - dans l'ordre chronologique - des 4 interprétations proposées sur cette page fut enregistrée en juillet 1951 à la Maison de la Radio de Munich: l'Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise était dirigé par son chef titulaire Eugen JOCHUM: l'orchestre était encore jeune, formé deux ans auparavant par Eugen Jochum, qui en assura la direction musicale jusqu’en 1960. Il doit s'agir d'un enregistrement fait en studio.
Vient ensuite un enregistrement du disque, avec Hermann SCHERCHEN dirigeant l'Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne. En 1952, Hermann Scherchen enregistra les 4 ouvertures de Léonore resp. Fidélio pour le label Westminster, elles furent publiées l'année suivante sur le disque Westminster WL 5177, puis entre autres rééditées sur Ducretet Thomson 320 CW 044 - dont provient l'enregistrement proposé sur cette page.
Le troisième enregistrement choisi - mon choix résulte tout simplement de ce que j'ai actuellement de prêt sous la main datant du début des années 1950 - a également été fait pour le disque: Otto KLEMPERER dirige l'Orchestre Philharmonia. Il enregistra les 4 ouvertures de Léonore resp. Fidélio pour le label Columbia, le 17 novembre 1954 dans le Kingsway Hall de Londres. Première parution: Columbia 33 CX 446, réédité en France sur Columbia 33 FCX 446 - dont provient l'enregistrement proposé sur cette page.
Wilhelm SCHÜCHTER, un portrait fait par Curt ULLMANN publié entre autres sur la pochette du disque „La voce del padrone QDLP 6047“
Pour terminer cette mini-série, un enregistrement de concert, avec Wilhelm SCHÜCHTER dirigeant l'Orchestre Symphonique de la NDR de Hambourg, une prise de son datant du 3 mai 1956. L'orchestre venait de recevoir son nouveau nom de «NDR Sinfonieorchester», suite au partage de la «NWDR» en «NDR» et «WDR», qu'il conserva jusqu'en 2016, pour être hélas rebaptisé en «NDR Elbphilharmonie Orchester», afin de souligner sa nouvelle résidence officielle, la Philharmonie de l'Elbe de Hambourg.
Voici donc...
Ludwig van Beethoven, Ouverture de Fidelio, Op.72
1. Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise (Symphonieorchester des
Bayerischen Rundfunks), Eugen Jochum, juillet 1951, «Funkhaus München
am Rundfunkplatz» 06:37
2. Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne (Wiener Staatsopernorchester), Hermann Scherchen, 1952 (Ducretet Thomson 320 CW 044) 06:14
3. Orchestre Philharmonia, Otto Klemperer, 17 novembre 1954, Kingsway
Hall, London (Columbia 33 FCX 446) 06:39
4. Orchestre Symphonique de la NDR (NDR Sinfonieorchester), Wilhelm Schüchter, 3 mai 1956 06:27
1. Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise (Symphonieorchester des