Pour une courte introduction de l'Arlésienne, voir cette page de mon site.
Presque tout de suite après le succès très médiocre reçut lors de la première audition du mélodrame avec sa musique de scène, Bizet - voulant sauver sa partition - récupéra quatre morceaux qu’il réorchestra pour orchestre complet (avec quelques brillants détails nouveaux) pour former une suite d'orchestre, plus tard nommée la Suite No 1 (la suite No 2 fut assemblée par son ami Ernest Guiraud, après le décès de Bizet).
Elle ne suit que de loin l'action mais elle met en vedette sa poésie et son drame intérieur.
Son Prélude consiste en variations sur une marche traditionnelle (un vieux Noël provençal, la „Marche des Rois“, connue au XVIIe siècle sous le nom de „Marche de Turenne“), suivie des thèmes assignés aux deux frères - l’Innocent, jeune arriéré (qui recouvre la raison à la fin de la pièce, lorsque Frédéri se suicide) représenté par une admirable mélodie de saxophone s’opposant à une obsédante figure de clarinette, et l'ardent Frédéri.
Le Minuetto constitue un Intermède dans la pièce de théâtre: dans la Provence populaire de l'Arlésienne, ce n'est pas d'une danse de cour qu'il s'agit, mais d'une dance simplement traditionelle et humaine.
L’exquis Adagietto pour instruments à cordes avec sourdine accompagne les retrouvailles, après cinquante ans, d’un vieux couple de paysans qui s’étaient aimés et séparés dans leur jeunesse.
Le Carillon est une fusion de deux pièces, la section médiane à 6/8 étant le mélodrame destiné à l’entrée en scène de la vieille femme de l'Adagietto. Les cloches et le soleil s'allient pour faire étinceler le paysage provençal et animer les foules arlésiennes.
Hermann SCHERCHEN en 1950, photographe, lieu et date exacte inconnus
Hermann SCHERCHEN dirige ici l'Orchestre de Herford, la «Nordwestdeutsche Philharmonie», avec lequel il travailla souvent dans les années d'après-guerre, et dont il fut le chef-principal en 1959 et 1960.
Georges Bizet, L'Arlésienne, op. 23, Suite No 1, Orchestre symphonique de la «Nordwestdeutsche Philharmonie», Hermann Scherchen, 2 et 3 juin 1960