Claude DEBUSSY
Prélude à l'Après-Midi d'un Faune, L 86
Kurt HESSE, flûte, Theo GIESEN, violon
Nordwestdeutsche Philharmonie
Wilhelm SCHÜCHTER, 20 février 1955
En 1876 Stéphane Mallarmé publia son poème «L’après-midi d’un faune»; une quinzaine d'années plus tard, Claude Debussy - réalisant que Mallarmé avait espéré que son poème pourrait être présenté au théâtre - se met à composer un ouvrage qu’il appele, à ce stade, «Prélude, Interludes et Paraphrase finale», pensant sans doute que cela serait la musique d’accompagnement d’une telle représentation. Il ne composa en fait que le début - le «Prélude à l’après-midi d'un faune» (sous-titré „Églogue pour orchestre d'après Stéphane Mallarmé“), une sorte de rêve orchestral peuplé de péripéties aux couleurs sans cesse changeantes - qui plut à Mallarmé, car, pensait-il, Debussy avait su traduire l’émotion de son poème.
leur incarnat léger, qu'il vole dans l'air
assoupi de sommeils toufus.
Aimais-je un rêve? [...]"
L'oeuvre de Claude Debussy est dédicacée au compositeur Raymond Bonheur, fils du peintre Auguste Bonheur. La première audition en fut donnée à Paris - salle d'Harcourt, 40 rue Rochechouart - le 22 décembre 1894 par l'Orchestre de la Société nationale de musique sous la direction de Gustave Doret, flûte-solo Georges Barrère.
Pour une étude détaillée de l'oeuvre, voir par exemple cette page du site du Centre national de documentation pédagogique (CNDP), ou à partir de cette excellente page du site de patachon.free.fr. Une courte description citée de cette page, reprenant une citation d'Heinrich Strobel, Claude Debussy. Plon, 1948, p. 92-93:
"[...] Le poème de Mallarmé, que le prélude de Debussy a fait entrer dans l'immortalité, a été inspiré par un tableau de Boucher, de la National Gallery, à Londres : un jeune faune, caché dans les roseaux, épie d'un oeil lascif les jeux des nymphes. Mallarmé dépeint cette scène. Le faune rêve des nymphes. Elles éveillent l'éternel essaim du désir. Il joue de la flûte dans la chaleur d'une matinée sans nuages. Les nymphes paraissent. Il les surprend et les soumet à son désir. Puis il tombe dans un sommeil las. Seule sa flûte évoque sa fantastique aventure. [...]
La partition est baignée de lumière. D'une lumière magique, énervante, voluptueuse. Elle proclame la passion. Mais non pas avec la grande voix du pathétisme wagnérien, quoique les moyens dont use celui-ci y trouve partout écho, mais dans une extase de lassitude lyrique. Elle suscite des images non point dépeintes, mais suggérées. Le faune souffle dans sa syrinx. Peut-être est-ce Pan que Laforgue a évoqué dans sa nouvelle enchanteresse. La syrinx exhale d'étranges arabesques sur une gamme inusitée. Elles se transforment en motifs. le jeu se mue en passion. Les progressions sont estompées, elle plongent dans la chaleur de midi - ou dans l'irréalité du songe avant de se déployer vraiment. C'est là la surprise, la fascination; un désir lassé, une volupté rêveuse, un ruissellement vague."[...]"
L'oeuvre fut donnée en première audition le 22 décembre 1894 à Paris, Salle d'Harcourt, par l'Orchestre de la Société Nationale de Musique sous la direction de Gustave DORET.
(**) Theo GIESEN (1922-1990) fut le «Konzertmeister» du «Gürzenich-Orchester» de Cologne, puis membre-fondateur et «Konzertmeister» du «Kölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester (KRSO)». Passioné de l'histoire de Cologne, il a pendant ses loisirs réalisé un modèle de la ville vers 1571. Il a également collectionné des figures en étain de musiciens et de groupes de musiciens.
L'enregistrement provient de la collection de Harry Schultz / Theatersammlung Dortmund, qui a numérisé lui-même ses deux disques („Imperial ILP 126“ et „La voce del padrone QDLP 6047“): je le remercie pour sa grande générosité!
Étiquette verso du disque ILP 126
L'enregistrement présenté sur cette page provient de la réédition sur le disque „La voce del padrone QDLP 6047“:
Voici donc...
Claude Debussy, Prélude à l'Après-Midi d'un Faune (d'après le poème homonyme de Mallarmé), L 86, Kurt Hesse, flûte, Theo Giesen, violon, Nordwestdeutsche Philharmonie, Wilhelm Schüchter, 20 février 1955, Rudolf-Oetker-Halle, Bielefeld
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Wilhelm Schüchter aurait également enregistré cette oeuvre avec un „Orchestre de la Radiodiffusion Allemande“ - qui pourrait être l'Orchestre Symphonique de la NDR -, un enregistrement paru sur ce 45 tours Trianon ETC 4116:
Je me demande toutefois s'il ne s'agit pas de l'enregistrement fait avec la Nordwestdeutsche Philharmonie, le nom de l'orchestre ayant simplement été changé pour des raisons contractuelles ou semblables?! Les deux enregistrements sont en effet quasi-identiques! Ce ne serait pas la première fois, on trouve assez souvent de tels cas dans ces années 1950-1960...
À chacun de juger par lui-même. Cet enregistrement gratte toutefois pas mal, comme hélas beaucoup de ces vieux petits 45 tours.
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