Henri DUPARC
Lénore, poème symphonique
d'après la ballade de Gottfried August Bürger
Orchestre symphonique de la Radio de Cologne
Hanns-Martin SCHNEIDT
Henri Duparc n'a laissé que deux ouvrages symphoniques: „Lénore“ et „Aux étoiles“, tous deux des poèmes symphoniques.
Son "[...] Lénore, poème symphonique composé à 27 ans [...], témoigne, par son romantisme et sa théâtralité, de la grande maîtrise du jeune musicien. Comme nombre de poèmes symphoniques, Lénore repose sur une donnée littéraire, en l’occurrence une ballade de Gottfried Bürger. Lénore se désole de la mort au combat de son fiancé dont le fantôme apparaît soudain, enlevant la jeune femme sur un cheval fougueux et parcourant des contrées terribles. Puis voilà qu’à minuit, «le manteau du cavalier tombe pièce à pièce comme de l’amadou brûlée; sa tête n’est plus qu’une tête de mort décharnée, et son corps devient un squelette qui tient une faux et un sablier.» [...]" Bertrand GUAY
L'oeuvre fut dédiée à César Franck et donnée en première audition le 15 mai 1875 à la Société nationale de musique, aux salons Henri Herz, sous la direction d'Édouard Colonne. Camille Saint-Saëns est l'auteur d'une réduction de la pièce pour deux pianos et César Franck pour piano à quatre mains.
L'argument fut résumé en exergue de la partition:
"[...] L'introduction – Andante sostenuto – suggère, par le chromatisme et ses harmonies toutes wagnériennes, le désespoir de Lénore. Suit un vaste mouvement bâti sur deux thèmes: Allegro non troppo et son thème de fanfare (apparition de Wilhelm), puis thème de la chevauchée en rythmes pointés, sauvages et haletants. Au cours du développement, un più largamente reprend par deux fois le motif d'introduction; l'orchestre, très violent, déchaîne un fracas de tempête qu'interrompt brusquement le coup de minuit... Ne subsistent, dans le retour au silence, que des lambeaux de thèmes aboutissant, dans la courte coda, au pianissimo. Noblesse et profondeur de l'inspiration, puissance suggestive de la réalisation sonore, font de Lénore l'une des plus belles pièces du répertoire symphonique français, – bien que toute imprégnée de germanité. L'orchestration en a peut-être été effectuée avec le concours de Saint-Saëns.[...]" François-René TRANCHEFORT, Guide de la musique symphonique, Paris, Fayard, coll. «Les Indispensables de la musique», 1986
Henri Duparc, Lénore, poème symphonique d'après la ballade de Gottfried August Bürger, Orchestre symphonique de la Radio de Cologne, Hanns-Martin Schneidt (13:03)