Antonín DVOŘÁK
Terzetto pour deux violons et alto, B 148, Op. 74
Aïda STUCKI, violon, Giuseppe PIRACCINI, violon
Hermann FRIEDRICH, alto
1969, Radio Zurich
En novembre 1887, soit quatre ans après leur mariage, les époux Dvořák emmenagèrent au no 10 de la rue Žitnà à Prague. Dans cette même maison, Josef Kruis - étudiant en chimie - habitait en sous-location chez la belle-mére de Dvořák; il prenait des leçons de violon chez Jan Pelikán. Ami de Dvořák, ce dernier était violoniste de l’orchestre du „Théâtre National“. Lorsque Dvořák entendit Kruis jouer avec Pelikán, il décida de se joindre à eux avec son alto et - du 7 au 14 janvier 1887 - il écrivit un trio pour leurs trois instruments.
Le Terzetto s'intégra rapidement au répertoire de chambre, aussi parce qu'une oeuvre pour ce genre de formation sans violoncelle - une réduction dans laquelle Dvořák remplaça le violoncelle par une ingénieuse conduite de la partie alto, qui était la sienne, de telle sorte qu’elle compense la ligne basse faisant défaut - était très inhabituelle. L'oeuvre fut donnée en première audition le 30 mars 1887 au concert d'une Association des artistes à Prague. Le Terzetto s'étant toutefois avéré comme étant trop difficile pour des violonistes débutants, les interprètes furent alors deux autres amateurs, Jan Buchal - un ami médecin - et Jaroslav Šťastný - un juriste - le compositeur étant à l'alto.
"[...] Le premier mouvement dénommé „Introduzione“ est en do majeur avec l'indication „Allegro ma non troppo“. Le premier thème y domine, exprimant le charme du lyrisme de Dvořák. Les deux premières sections se répètent alors que l’élément contrastant y est formé par des passages pathétiques en double-croche.
Le mouvement introductif passe directement à la deuxième partie où le tout aussi mélodieux „Larghetto“ est en mi majeur et en mesure à six-huit. Ce mouvement par son caractère exprime une douce et gracieuse beauté, légèrement troublée et seulement pour un court laps de temps par le passage médian en rythme ponctué.
Le troisième mouvement est formé ensuite par un incomparable „Scherzo“ dvořákien dont les voix moyennes et les plus basses donnent l’impression caractéristique d’une force motrice. Sous l’indication „Vivace“ se cache le style de la danse „furiant“. La section trio désignée par „Poco meno mosso“ présente ensuite une valse apaisante.
Le finale se compose du „Tema con variazioni“ en do mineur alors que le thème mentionné dans le „Poco adagio“ se fixe au début en ré bémol majeur. Dans les 118 mesures suivantes pleines de variations, avec une aussi petite formation Dvořák parvient pourtant a une intéressante largeur et profondeur d’invention, avec une gamme variée de couleurs et contrastes de sentiment. Le „Molto allegro“ met ensuite un point final qui est entièrement comparable a la virtuosité de Dvořák dans le domaine des quatuors. [...]" cité des notes de Graham MELVILLE-MASON publiée en 1997 dans le livret du CD Supraphon SU 11 1451-2 131.
Aïda STUCKI, Giuseppe PIRACCINI, Walter HAEFELI et Hermann FRIEDRICH, 1964
Dans l'enregistrement proposé ici, Aïda STUCKI joue avec son époux Giuseppe PIRACCINI au second violon et Hermann FRIEDRICH à l'alto. Cette prise de son me semble avoir été faite en studio.
Antonín Dvořák, Terzetto pour deux violons et alto en ut majeur, B 148, Op. 74, Aïda Stucki, violon, Giuseppe Piraccini, violon, Hermann Friedrich, alto, 1969, Radio Zurich
1. Introduzione e allegro 04:08 (-> 04:08)
2. Larghetto 05:30 (-> 09:38)
3. Scherzo 03:59 (-> 13:37)
4. Tema con variazioni 06:25 (-> 20:02)