En 1963, avec son Orchestre de chambre de Zurich, Edmond de STOUTZ enregistra quatre oeuvres de Tomaso ALBINONI, Giuseppe TARTINI, Francesco GEMINIANI et Pietro LOCATELLI. Le tout fut à l'origine publié sur le disque Amadeo AVRS 6303, puis réédité - entre autres - sur ce disque Vanguard SRV 212 SD:
Sur la troisième de ces 4 oeuvres - le Concerto grosso en sol mineur Op. 3, No 2, de Francesco GEMINIANI - une courte présentation traduite et adaptée des notes d'Alfons UEBELHÖR publiées au verso de la pochette de ce disque Vanguard SRV 212 SD:
«« Francesco Geminiani (1687-1762) créa un pont d'un autre genre, entre l'école de composition et d'interprétation pour violon de Corelli et son développement en Angleterre. Né à Lucques, il étudia d'abord à Milan puis, avec Corelli, à Rome. En Italie, ses idées d'interprétation, avec un rubato marqué et de vifs changements de tempo, étaient considérées comme trop bizarres et excentriques. En Angleterre, en revanche, où il passa la plus grande partie de sa vie après 1714, il fut accueilli comme un remarquable virtuose et fut accompagné au clavier par nul autre que le grand Händel. Quant à ses compositions, Charles Burney les trouvait trop difficiles pour être jouées par n'importe qui. Il écrivit de nombreux traités, dont un sur la façon de jouer de la guitare, et son Art of Playing the Violin, première publication de ce genre écrite en anglais, fut traduite dans de nombreuses langues. Il décéda à Dublin.
Le Concerto Grosso en sol mineur fait partie d'un ensemble de six oeuvres de ce type qui furent publiées à Londres et à Paris en 1755, bien qu'elles aient pu être entendues plus tôt. Si le premier mouvement, un Largo en rythme pointé suivi d'un Allegro à trois temps, montre à la fois l'influence de l'ouverture française et une sorte de grandeur propre à Corelli, la nouveauté réside dans son extraordinaire orchestration pour cordes, avec l'interaction la plus sensible entre les cordes solistes et l'ensemble complet. Le deuxième mouvement, Adagio, est tout aussi magnifique, non seulement sur le plan mélodique et harmonique, avec ses accords brisés et ses modulations touchantes, mais aussi par sa sensibilité sonore, le quatuor de cordes solistes jouant le rôle principal. L'Allegro final, un mouvement d'une grande vitalité, montre également l'autorité contrapuntique de Geminiani, dans sa texture de fugue à quatre voix.
»»
Francesco Geminiani, Concerto grosso en sol mineur Op. 3, No 2, Orchestre de Chambre de Zurich, Edmond de Stoutz, 1963