Joseph HAYDN
Concerto pour violoncelle et orchestre HOB VIIb:2
Pierre FOURNIER
Orchestre Symphonique de la NDR
Hans SCHMIDT-ISSERSTEDT
6 septembre 1957, Montreux
Plusieurs concertos pour violoncelle ont circulé sous le nom de Haydn, mais deux seulement sont authentiques, à savoir les concertos en ut majeur Hob. VIIb:1 (1762-65) et en ré majeur Hob. VIIb:2 (1784). Ce dernier fut autrefois attribué à Anton Krafft, premier violoncelliste de l'orchestre Esterházy, mais la redécouverte d'un exemplaire autographe de Joseph Haydn au début des années 1950 permit de lever les doutes: le concerto fut écrit par Joseph Haydn, pour Anton Krafft, peut-être pour le mariage du prince Nicolas II Esterházy avec la princesse Maria Josepha von und zu Liechtenstein (1768-1845) en septembre 1783.
"[...] Ce n'est pas par hasard que cette composition compte parmi les concertos pour violoncelle les plus appréciés depuis la fin du XVIIIe siècle, car les épisodes d'une virtuosité extrême pour le soliste y rencontrent des passages réellement symphoniques. Le principe de la forme de sonate est mêlé dès le 1er mouvement dans le cadre d'un concerto de soliste (dans la deuxième section soliste qui rappelle tout à fait le développement d'une forme de sonate) et le mouvement lent est également conçu sous forme de sonate. Le thème principal du finale rappelle une mélodie populaire anglaise «Here we go gathering Nuts in May» : il s'agit d'un rondo apparemment insouciant mais très exigeant au niveau de la technique. [...]" cité des notes de programme d'Éva PINTÉR publiées en 2004 dans le livret du CD SWR music Hänssler Classics CD93.150
Une courte description citée des notes de programme de Daniel MÜLLER-SCHOTT publiées en 2003 dans le livret du CD Orfeo C 080 031 A (Joseph Haydn, Ludwig van Beethoven, Cellokonzerte - Romanzen, Daniel Müller-Schott, Australian Chamber Orchestra):
"[...] Alors que le Premier concerto de Haydn se trouve fondamentalement placé sous le signe de l'élan rythmique, le Concerto en ré majeur, composé quelques dix-huit ans plus tard à la cour du prince Eszterhâzy, renvoie pratiquement de bout en bout à l'univers du chant.
L'Allegro moderato initial est exceptionnel ne serait-ce que par ses vastes proportions [...] et ses extrêmes difficultés techniques concernant presque sans exception le registre aigu. Le violoncelliste Anton Kraft, que l'on crut longtemps par erreur être l'auteur du Concerto en ré majeur, établit en collaboration avec Haydn de nouvelles normes de jeu. Malgré cela, les thèmes présentent un caractère simple et doivent sonner avec la plus grande évidence. Le début du mouvement envoûte déjà par sa chaleur. Toutefois, la partie centrale du développement laisse entrevoir des gouffres dans les secondes sombres et descendantes. Les triolets de doubles croches et les passages en triples croches, rapides, virtuoses et puissants, sonnent comme de furieuses tentatives de retrouver un équilibre perdu.
L'Adagio, dans lequel pour la première fois le violoncelle énonce le thème principal avant l'orchestre, est l'occasion pour Haydn de dévoiler ses sentiments les plus intimes. L'économie des moyens mis en oeuvre, ici réduits à l'essentiel, est patente. Haydn parvient au calme absolu et à des instants d'intériorité éperdue.
L'Allegro final en forme de rondo offre un puissant contraste et fait montre d'une alacrité difficilement surpassable. Invitant ici à la danse et au chant, le compositeur nous conduit, après un passage dialogué, à une variante rustique du thème principal, variante dont la tonalité mineure doit être quelque peu relativisée. Violoncelle et orchestre se renvoient le thème comme une balle, jonglant de manière virtuose, hautbois et cors entament ensemble une danse à l'avant-plan menant, avec le concours des cordes et du violoncelle solo, à une coda enthousiaste et «unbändig». [...]"
En 1957, l'Orchestre Symphonique de la NDR (NDR Sinfonieorchester) était invité au Festival de Montreux pour donner 6 concerts symphoniques, dont trois sous la direction de son son chef titulaire Hans SCHMIDT-ISSERSTEDT (voir le programme général à gauche resp. au bas de cette page).
Au programme du concert ouvrant le Festival, donné le 6 septembre 1957 et transmis sur l'émetteur de Sottens en différé le surlendemain - dans le cadre de l'émission „L'Heure musicale“, 17h-18h30 (la première partie fut retransmise en direct par le «Nordwestdeutscher Rundfunk»):
➣ Boris Blacher, Variations sur un thème de Paganini
➣ Joseph Haydn, Concerto pour violoncelle et orchestre
➣ Johannes Brahms, Symphonie No 2
Le commentaire de Hermann LANG publié dans la «Nouvelle Revue de Lausanne» du 9 septembre 1957 en page 5:
Terminant la première partie de ce concert:
Joseph Haydn, Concerto pour violoncelle et orchestre en ré majeur, op. 101, HOB VIIb:2, Pierre Fournier, Orchestre Symphonique de la NDR, Hans Schmidt-Isserstedt, 6 septembre 1957, Montreux
1. Allegro moderato 13:34 (-> 13:34)
2. Adagio 05:43 (-> 19:17)
3. Allegro 05:20 (-> 24:37)
Provenance: Radiodiffusion du concert du 6 septembre 1957 (rediffusion partielle)
que vous pouvez obtenir en...
pour un téléchargement libre
3 fichier(s) FLAC et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
Après le décès d'Hermann Lang, un numéro spécial de la Revue Musicale de Suisse Romande (RMSR) fut entièrement consacré à sa mémoire, en hommage à sa longue carrière consacrée à la Musique et à la Vie Chorale.
Grâce à la générosité de la RMSR, ce numéro spécial peut-être lu et téléchargé comme fichier PDF sous ce lien.
Extraits de trois des courts hommages publiés en préface de ce numéro spécial:
«Il y avait du génie dans cet esprit et une capacité d'enthousiasme et de générosité extraordinaire. Artiste jusqu'au bout des doigts, son souvenir demeurera». Luc Balmer, mai 1977 .
«J'ai toujours gardé pour Hermann Lang l'estime que l'on doit à un homme impitoyable - je parle de l'artiste- mais pur. Il avait pour la musique une réelle passion et la servait ardemment, non sans violence». Vlado Perlemuter, mai 1977
«Bien que la vie, avec ses circonstances, nous ait éloignés l'un de l'autre Hermann Lang et moi, je n'ai jamais cessé de me sentir proche de lui, non seulement par le souvenir de l'homme et du maître qu'il fut, mais à chaque instant du présent par l'amour qu'il sut me communiquer pour la musique «bien faite». L'honnêteté et les exigences qu'il m'a léguées sont pour moi, comme elles le furent pour lui, sources de joie et de souffrances». Eric Tappy, juin 1977.