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Hermann SCHERCHEN croqué par PETROVIC, revue Le Radio, 9 novembre 1934, page 1674
Hermann SCHERCHEN croqué par PETROVIC, revue Le Radio, 3 juin 1938, page 866

Joseph HAYDN
Symphonie No 104 en ré majeur
Orchestre National de la Radiodiffusion française
Hermann SCHERCHEN
29.10.1953, Paris

La symphonie No 104 est la dernière des „Londoniennes“, elle fait partie du groupe de symphonies composées entre 1793 et 1795, lors de son deuxième voyage en Angleterre, le dernier groupe dans la chronologie établie en 1990 par James WEBSTER:


Elle porte le surnom „Symphonie de Londres“ - qui ne vient pas du compositeur et est très arbitraire car il pourrait s'appliquer à n'importe laquelle des onze autres symphonies composées dans les mêmes conditions.

Un deuxième surnom est «Salomon», mais qui n'est pas non plus de Haydn: en fait, un surnom curieux, car Johann Peter Salomon avait certes attiré Haydn à Londres, mais n'était pas le commanditaire de cette symphonie.

La première audition publique fut donnée au «King's Theatre (Her Majesty's Theatre)» de Londres le 4 mai 1795, dans une série de neuf concerts - du 2 février au 18 mai 1795 - pour fêter le „plus grand compositeur vivant“. Ce fut un succès immédiat, Haydn écrit dans son journal „Tout le monde était satisfait et je l'étais aussi. Cela m'a rapporté 4000 gulden, une telle chose n'est possible qu'en Angleterre“. À titre de comparaison: la pension annuelle que Haydn touchait alors de la famille Esterhazy était de 1000 gulden/florins (il faut se souvenir du statut social qu’occupait Haydn à la Cour des Esterhazy: il y fut certes un compositeur respecté et soutenu, mais y était avant tout considéré comme un employé, une sorte d’intendant des affaires musicales, pas très bien rénuméré).

L'oeuvre s’ouvre curieusement par une introduction lente, Adagio, en ré mineur, la tonalité principale étant en ré majeur. Rien de tel pour dramatiser l’ouverture d’une symphonie, l’effet de contraste par lequel s’impose, 16 mesure plus loin, le premier thème de l'Allegro en ré majeur n’en est que plus saisissant. "[...] L'Andante laisse éclater un formidable tutti médian contrastant avec les exquises mélopées du violon solo et de la flûte. Le Menuet rapide entrelace finement basson, flûte et hautbois, tandis que le finale multiplie contrastes et digressions modulantes au bénéfice du spiritoso. [...]" cité d'un texte de Jean Cabourg.

"[...] La dramatique introduction (Adagio en ré mineur), en trois parties bien distinctes, ressemble moins à une improvisation que celles des trois symphonies précédentes. Le thème principal de l’Allegro annonce ceux des deux mouvements suivants. Cet Allegro est parcouru dans son développement central par un motif de six notes (issu du thème principal) qui plus tard éclate deux fois à la tonique dans la réexposition, donnant à cette dernière des assises très solides tout en contribuant largement à en faire l’exutoire de toutes les tensions accumulées.

L’Andante en sol majeur est une forme lied tripartite A-B-A’. Ses cinq premières notes sont directement issues des quatre premières de l’Allegro, par modification rythmique et ajout d’une note (la quatrième des cinq). La troisième partie (A’), après une partie B très dramatique, s’attarde (semble même s’égarer) en des passages rêveurs à allure de fantaisie romantique.

Le menuet (Allegro), animé en son centre par une pulsation binaire, surprend par ses deux mesures de silence suivies d’un trille humoristique de même durée. Le trio semble démarrer en ré mineur, mais s’installe en si bémol majeur.

Le finale (Spiritoso) est une vaste et puissante forme sonate dont le thème est précédé puis soutenu par une basse de musette. La vigueur domine, mais cette page elle aussi semble parfois s’égarer («second thème» en valeurs longues et aux harmonies changeantes): comme si Haydn, par le biais également d’une formule cadentielle de flûte et hautbois peu avant la fin, voulait retarder le plus possible sa prise de congé en tant que symphoniste. Sans doute savait-il au fond de lui-même que cette symphonie devait être sa dernière.
[...]" cité des notes de Marc VIGNAL publiées en 2006 dans ce programme de concert de la Philharmonie de Paris.


Dans l'enregistrement proposé sur cette page, Hermann SCHERCHEN dirige l'Orchestre National de la Radiodiffusion française dans un concert donné à Paris le 29 mai 1953, avec les oeuvres suivantes au programme:

 ➣ Joseph Haydn, Symphonie No 104 en ré majeur
 ➣ Albert Roussel, Symphonie No 4 en la majeur op. 53
 ➣ Ludwig van Beethoven, Symphonie No 2

Le concert fut diffusé en différé le jeudi 5 novembre suivant sur la „Chaîne Nationale Française“ (ref), ainsi que sur „Paris-Inter“.

Voici donc...

Joseph Haydn, Symphonie No 104 en ré majeur, Orchestre National de la Radiodiffusion française, Hermann Scherchen, 29.10.1953, Paris

   1. Adagio - Allegro                 08:33 (-> 08:33)
   2. Andante                          07:49 (-> 16:22)
   3. Menuett: Allegro - Trio          05:02 (-> 21:24)
   4. Finale: Spiritoso                05:23 (-> 26:47)

Provenance: Radiodiffusion, archives de la Radiodiffusion française

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En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Adagio - Allegro
2. Andante
3. Menuett: Allegro - Trio
4. Finale: Spiritoso 05:23