Bohuslav MARTINŮ
Concerto pour quatuor à cordes et orchestre, H 207
QUATUOR DU KONZERTHAUS de Vienne
Orchestre Symphonique de Vienne
Henry SWOBODA
octobre 1950
Dans sa monographie sur Martinů, «Bohuslav Martinů - The Man and His Music», pages 38-40 de l'édition de 1944 ...
... Miloš ŠAFRÁNEK nous explique comment les circonstances ont joué un rôle déterminant dans la vie créative de Martinů. Il relate ainsi la genèse de son Concerto pour quatuor à cordes et orchestre: «En 1931, un groupe d'amis s'est réuni dans un petit café de Montparnasse, après un concert donné par le Quatuor Pro Arte, et les artistes ont profité de l'occasion pour demander à Martinů d'écrire un quatuor avec accompagnement orchestral. Il se rendit compte immédiatement de la relation étroite entre une telle forme et les tutti et solos du concerto grosso. L'idée le séduisit et, dès le lendemain matin, il se mit au travail». Dans sa forme et dans son idée fondamentale de contraste entre les instruments solistes et l'orchestre, cette oeuvre est classique, mais l'esprit moderne est révélé par le traitement rythmique et mélodique des éléments thématiques. Les passages de la gamme évoluent librement dans des tonalités qui changent rapidement. Le rythme est régulier, mais les points forts stratégiques sont placés de manière assymétrique, ce qui crée une impression d'énergie musicale, avec des points culminants toujours surprenants.
Le concerto est composé de trois mouvements. Le premier, Allegro vivo, en mesure 2/2, s'ouvre sur l'énoncé du sujet principal en sol majeur par les instruments solistes. L'orchestre répond de manière antiphonique, puis se retire à l'arrière-plan. Le quatuor reprend l'initiative, dans un rythme intensifié. Le tempo s'accélère; l'interaction entre le quatuor et l'orchestre se dessine plus précisément. Il y a une réexposition et une fin forte. Le mouvement entier est basé sur un seul sujet, mais ses variations sont traitées de manière si large que l'on a l'impression d'un mouvement continu, proche du rondo classique.
Le deuxième mouvement est un Adagio en 4/4. Le quatuor à cordes débute en pianissimo. Le développement est ornemental, abondant en figurations inventives. Une augmentation constante de la dynamique mène au fortissimo. L'écriture est riche et pleine, avec des sonorités d'orgue qui sous-tendent l'harmonie. La pulsation rythmique est accélérée à huit notes pour chaque unité thématique, ce qui permet d'atteindre une complexité de variation considérable. Il y a une augmentation simultanée du chromatisme. Une syncope vigoureuse conduit à une fin en do majeur.
Le troisième mouvement est Tempo Moderato, en 2/4. La forme est celle d'un rondo; le rythme est celui d'une polka. Ici, comme dans la plupart des finales de Martinů, l'esprit de la danse folklorique détermine le mouvement musical. La fin est en fa majeur, dans une brillante démonstration de sonorité instrumentale.
Traduit des notes de Nicolas SLONIMSKY publiées au verso de la pochette du disque:
L'enregistrement proposé ci-dessous fut publié sur ce disque Westminster entièrement consacré à Bohuslav MARTINŮ, Henry SWOBODA dirigeant l'Orchestre Symphonique de Vienne resp. celui de Winterthur.
Comme pour toutes les oeuvres de Bohuslav MARTINŮ, je ne peux - pour le moment - vous proposer cet enregistrement qu'en écoute - par l'intermédiaire d'un iframe embarqué du splendide site archive.org, plus exactement de cette page - ses oeuvres ne tombant dans le domaine publique qu'en 2030.
1. Allegro vivo -> 05:04
2. Adagio -> 13:43
3. Tempo moderato -> 18:29
Provenance: Westminster WN 18079, cette page du site archive.org (sur laquelle l'enregistrement peut être aussi TÉLÉCHARGÉ, sous divers formats, voir à droite sous la colonne DOWNLOAD)