Nos transports en commun suisses ont une caractéristique commune avec l'ouverture de l'opéra Guillaume Tell... En guise de coup de klaxon, ses cars postaux de montagne jaunes en jouent quelques notes: les trois sons proviennent en effet de cette ouverture. En plus, Guillaume Tell (en allemand Wilhelm Tell) - héros de l'indépendance de la Suisse, une figure probablement légendaire - est chez moi omniprésent, car j'habite à Schattdorf, dans le Canton d'Uri où il aurait vécu au début du XIVe siècle - juste à côté d'Altdorf avec son monument légendaire et Bürglen avec son musée.
C'est le Guillaume Tell de Schiller - son avant-dernier drame achevé - qui inspira l'opéra à Rossini:
"[...] Le bailli impérial de Schwyz et d'Uri — au service des Habsbourg, qui tentent de réaffirmer leur autorité sur la région —, Hermann Gessler, fait ériger un mât surmonté de son chapeau, exigeant que les habitants le saluent comme s'il était effectivement présent. Guillaume Tell passe devant le chapeau en l'ignorant. Gessler le condamne alors à tirer un carreau d'arbalète dans une pomme posée sur la tête de son fils (Walter). Par la suite, Tell tue Gessler d'un carreau d'arbalète en plein coeur alors qu'il passait dans le chemin creux (Hohle Gasse) situé entre Küssnacht am Rigi et Immensee. [...]"
Son ouverture comporte quatre parties très contrastées:
1. calme de la nature, écrit pour cinq violoncelles accompagnés par le reste des basses et des contrebasses
2. la totalité de l’orchestre interprètant l’orage sur le lac d'Uri
3. une scène pastorale, prépondérance du cor anglais, de la flûte; le triangle rappelle les cloches des troupeaux dans les alpages
4. un finale aux rythmes guerriers, traité avec brio trompette en avant; les violons staccato donnent à ce moment une impression de cavalcade
Grande salle de concert de la Maison de la Radio de Cologne - Wilhelm Schüchter