Franz Schmidt termina de composer celle qui sera sa dernière symphonie en 1933 et la dédicaça au chef d'orchestre Oswald Kabasta, qui en donna la première audition avec l'Orchestre Symphonique de Vienne, le 10 janvier 1934 dans la Grande Salle du «Musikverein»: ce concert avait débuté avec le concerto pour piano de Robert Schumann, avec Frédéric Lamond en soliste, et fut terminé par «Also sprach Zarathustra» de Richard Strauss.
"[...] La Quatrième Symphonie de Franz Schmidt m’est particulièrement chère. La première fois que j’ai entendu cette oeuvre qui parle d’amour, de mort et de deuil, j’ai été bouleversé par sa beauté, ses émotions fortes et son langage extrêmement personnel. Depuis lors, j’ai souvent joué cette symphonie magnifique et injustement négligée, partout dans le monde et notamment à Vienne, où elle a été interprétée pour la première fois. [...]" Yakov Kreizberg, brochure du CD Pentatone Classics PTC 5186 015
Langage et structure de cette 4e symphonie "[...] sont extrêmement personnels, bien qu’ancrés dans l’univers de la Vienne d’avant la Première guerre mondiale - celui de Brahms, Bruckner et Mahler [...] une élégie pour un monde qui n’était plus (Schmidt était né au coeur de la partie hongroise de l’ancienne Monarchie Austro–hongroise d’avant 1918), qui s’inspire autant des mouvements lents de Bruckner que de l’urgence éloquente de Mahler. [...]" Peter Franklin, 1996, Traduction: Karin Py
Dans sa quatrième symphonie, Franz Schmidt donne artistiquement forme au chagrin éprouvé lors du décès de sa fille, Emma, décédée à seulement 30 ans lors de la naissance de sa fille, Marianne; l'oeuvre porte le sous-titre «Requiem pour ma fille». Une courte description citée d'un texte de Jochem van der Heide:
"[...] morceau de musique complexe et intense composé de quatre parties se succédant sans transition. Un certain nombre de passages, indiqués par le compositeur lui-même, témoignent du «caractère de requiem» de cette Quatrième Symphonie. La mélodie des trompettes introduisant la première partie est cruciale. Il s’agit d’un «dernier hommage», une référence toujours actuelle si l’on pense aux cérémonies militaires ou civiles du souvenir. Certaines parties de cette mélodie reviennent tout le long de l’oeuvre. Finalement, la quatrième partie s’achève sur une répétition du début. Il s’agit selon Schmidt de «la dernière musique que quelqu’un emporte dans l’au-delà, après avoir donné la vie et avoir vécu». L’utilisation d’un matériel identique dans l’introduction et la conclusion témoigne déjà de la forme symétrique de l’ensemble de l’oeuvre.
[...] au milieu de l’Adagio, se trouve le coeur de cette élégie. Schmidt brode ici sur le style de la marche funèbre, musique que l’on jouait à l’époque en Autriche pour accompagner les enterrements. Ce n’était pas nouveau. Beethoven, pour ne citer que l’exemple le plus connu, montrait déjà dans la seconde partie de sa Symphonie Héroïque qu’il n’hésitait pas à utiliser ce genre de musique de circonstance dans ses symphonies. Franz Liszt aimait lui aussi à employer dans ses oeuvres les éléments particuliers de la marche funèbre: accord en mineur lourd et solennel, instruments à vent qui doivent résonner clairement même en plein air, percussions jouant le rythme typique et ponctuel qui confère à l’ensemble ce caractère de marche en avant.
Au moment où Schmidt mène la marche à son point culminant grâce aux coups sourds de la grosse caisse (en Allemand, le «Klimax des Schmerzensausbruches»), il utilise un instrument souvent associé à la mort et à la perte: le tam-tam. Ce disque de métal, qui ne doit pas être confondu avec le tambour africain du même nom ou avec le gong accordé, produit un «bruissement» lorsqu’il est frappé doucement et un fracas étourdissant lorsqu’il est frappé avec force. Dans les oeuvres de compositeurs tels que Gustav Mahler, mais aussi Olivier Messiaen, ce son symbolise le malheur ou «l’autre côté», c‘est-à-dire la mort. Schmidt à recours au même moyen.
Rétrospectivement, la Quatrième Symphonie s’avère non seulement le «Requiem pour ma fille» mais aussi le chant du cygne du compositeur. En effet, après l’avoir terminée, Schmidt vit sa santé délicate décliner encore. Il mourut en 1939. [...]" Jochem van der Heide, brochure du CD Pentatone Classics PTC 5186 015
Ci-dessus à droite: Hans SWAROWSKY en répétition vers 1965, un extrait cité de la photo de cette page du site qui lui est dédié (à gauche: Logo de la WDR3 avant le 4 avril 2004)
Il semble que c'est la seule oeuvre de Franz Schmidt dont Hans Swarowsky ait laissé un témoin sonore. Il en existe un deuxième enregistrement avec l'Orchestre Symphonique de Vienne, fait par la radio autrichenne ORF.
Voici donc...
Franz Schmidt, Symphonie no 4 en do majeur, Kölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester (KRSO), Hans Swarowsky, 1964
Allegro molto moderato (p.1) (-> 12:53:300)
Adagio (p.39), Più lento (p.44), Poco a poco Tempo di Adagio, p.56) (-> 25:17:270)
Molto vivace (p.63) (-> 39:28:800)
Tempo I (Allegro molto moderato), un poco sostenuto (p.118) 42:17
1 fichier(s) FLAC et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
En écoute comme FLAC / WAV / MP3, le format est choisi automatiquement par le navigateur utilisé.
Allegro molto moderato (p. 1) (-> 12:53:300)
Adagio (p. 39), Più lento (p. 44), Poco a poco Tempo di Adagio, p. 56) (-> 25:17:270)
Molto vivace (p. 63) (-> 39:28:800)
Tempo I (Allegro molto moderato), un poco sostenuto (p. 118)