Franz SCHMIDT, Quintette pour piano
(pour la main gauche), clarinette, deux violons,
alto et violoncelle en la majeur (1926)
révision pour deux mains de Friedrich Wührer
Gary GRAFFMAN
Ensemble de Chambre de Philadelphie
20 mars 1992, Philadelphie
Le Quintette pour piano (main gauche), clarinette et trio à cordes en la majeur est la dernière grande oeuvre que Franz Schmidt a pu achever, et c'est le dernier des trois quintettes destinés au pianiste Paul von Wittgenstein, qui avait perdu son bras droit pendant la Première Guerre mondiale, mais qui ne s'était en aucun cas retiré comme invalide. Quelques années auparavant, Schmidt avait déjà écrit pour lui une oeuvre de même instrumentation (quintette en si bémol majeur), mais de dimensions plus restreintes.
L'oeuvre révèle des traits charmants dans sa combinaison de sonorités. Mais son romantisme tardif et expansif est bien plus qu'une question de style. La profession de foi de Schmidt en faveur du mode majeur et mineur, de la forme sonate et de la mélodie est née de son ressentiment contre la dodécaphonie, perçue comme “juive“, et de sa crainte profonde de ses forces “destructrices“.
Le quintette en la majeur dure environ une heure et résume une fois de plus l'idéal du compositeur pour le piano: une transparence extrême et un ensemble utilisé de manière particulièrement délicate. Le deuxième mouvement est un solo étendu et poétique du piano. Dans le final, le compositeur varie un thème de Josef Labor, qui fut le professeur de Paul von Wittgenstein. Il y tire avec une aisance toute mozartienne tous les registres de son savoir-faire - jusqu'à l'»all' ungherese« (Schmidt était né hongrois et s'est senti toute sa vie comme tel).
Paul von Wittgenstein accepta que soit réalisé un arrangement pour piano à deux mains à condition que la phrase suivante soit imprimée dans le programme:
Cette oeuvre a été écrite par Franz Schmidt pour Monsieur Paul Wittgenstein, pour la main gauche; elle est aujourd'hui interprétée à deux mains avec son accord.
Le quintette fut arrangé pour deux mains par Friedrich Wührer, un élève de Franz Schmidt.
Dans l'enregistrement proposé en écoute ci-dessous, le pianiste Gary GRAFFMAN est accompagné par des membres du Philadelphia Chamber Ensemble, le plus ancien ensemble de chambre de la vallée du Delaware à se produire sans interruption depuis 1977, une prise de son faite en concert le 20 mars 1992 à Philadelphie.
1. Allegro Moderato -> 17:10
2. Intermezzo (piano solo) -> 25:10
3. Scherzo (Molto vivace) – Trio -> 35:23
4. Adagio -> 50:39
5. Variations sur un thème de Josef LABOR (Allegretto grazioso) -> 65:39
Je ne peux toutefois vous proposer cet enregistrement qu'en écoute par l'intermédiaire d'un iframe embarqué du site archive.org, plus exactement de cette page, la prise de son - datant de 1992 - n'étant pas encore libre de droits voisins.
1. Allegro moderato
2. Intermezzo
3. Scherzo
4. Adagio
5. Variations sur un thème de Josef Labor