Igor STRAWINSKY
Symphonie en trois mouvements (1945)
Orchestre de Radio-Beromunster
Zubin MEHTA
3 juin 1962, studio de la radio à Zurich
La Symphonie en trois mouvements d'Igor Strawinsky fut écrite pour un orchestre de dimensions classiques, enrichi d’un piano et d’une harpe. Achevée alors que la Seconde Guerre mondiale touchait à sa fin, elle est la pièce instrumentale la plus ouvertement programmatique qu'Igor Strawinsky ait jamais écrite, bien que le compositeur ait par la suite insisté sur l’absence de tout contenu descriptif; il admetta toutefois qu’il s’agissait en quelque sorte d’une réaction musicale aux actualités cinématographiques et aux documentaires de la période de guerre, et qu’elle portait les traces de «cette période (1945) difficile, la nôtre, aux évènements blessants et changeants, générateurs de désespoir et d’espérance, de tourments constants et enfin de soulagement».
"[...] L’opposition des tonalités persiste sur toute la longueur de la symphonie; le premier mouvement fait ressortir le ton de ré bémol lorsqu’il commence, et adopte positivement celui d’ut majeur lorsqu’il se termine; le finale en fait de même mais dans l’ordre inverse. Le mouvement médian cherche a maintenir l’équilibre et la symétrie; il est en ré majeur mais semble poussé constamment vers le ré mineur; cette poussée aboutit à une idée germinale simple par laquelle le contenu entier - harmonique, tonal et mélodique - de la musique croit à partir de l’antagonisme des accords majeurs et mineurs de même racine. La forme sonate gouverne le premier mouvement, qui ne porte pas d’indication de tempo mais simplement un nombre métronomique, comme pour faire ressortir que la musique est soumise a la fermeté du mètre. Par exemple, un passage fameux, près du début, contient 60 accords staccato successifs, calibrés au dixième de millimètre près, qui tombent sur des temps irréguliers en un effet cumulatif.
Le mouvement lent, élégiaque, provient de la musique écrite pour le film „The Song of Bernadette“ [La chanson de Bernadette] qui ne fut jamais réalisé.(La partie en question devait illustrer la scène de l’apparition de la Vierge). Ici la harpe prend de l’importance et sert à lier les trois sections.
Un interlude de sept mesures attache ce mouvement au dernier, aussi énergique et aussi puissant que le mouvement d’ouverture, mais plus vif du côté harmonique. Les thèmes sont développés continuellement au moyen d’une fausse fugue qu’entament le piano et le trombone en un duo comique, jusqu’à ce que le mouvement arrive à une fin vigoureuse et pleine d’assurance. La symphonie, qui n’eut pas de successeur du même style, met un point final à une phase de l’évolution créatrice de Strawinsky. Elle fait cependant le résumé de l’expérience qu'il avait alors acquise et reste le principal témoin des obstacles qu’il avait franchis. [...]" cité des notes de Noël Goodwin, traduction de Paulette Hutchinson, publiées en 1991 dans le livret du CD Chandos CHAN 6577
Zubin MEHTA dirige ici l'Orchestre de Radio Beromunster, une superbe archive de la Radio Télévision Suisse SRG SSR datant du 3 juin 1968, enregistrée dans un studio de la radio à Zurich.
1. Overture – allegro 09:44 (-> 09:44)
2. Andante; Interlude: L'istesso tempo
3. Con Moto 12:33 (-> 22:17)
Je ne peux toutefois vous proposer l'enregistrement de cette oeuvre qu'en écoute par l'intermédiaire d'un iframe embarqué du splendide site neo.mx3.ch - plus particulièrement de cette page - les oeuvres d'Igor STRAWINSKY ne tombant dans le domaine publique qu'en 2042.
Provenance: Radiodiffusion, cette page du site neo.mx3.ch, une écoute rendue possible grâce à la générosité de la SRG / SSR, autorisant de l'embarquer en iframe.
