En 1961 (je n'ai pas encore pu trouver d'informations exactes sur les date et lieu d'enregistrement), Edmond de STOUTZ enregistra quatre concertos pour violon et cordes de Giuseppe TARTINI avec son Orchestre de chambre de Zurich et le violoniste André GERTLER en soliste. Le tout fut publié sur le disque Amadeo AVRS 6301, puis réédité sur - entre autres - ce disque Vanguard SRV 213 SD:
Sur ces quatre oeuvres de Giuseppe TARTINI, une courte présentation traduite et adaptée des notes de Lothar KNESSL publiées au verso de la pochette de ce disque Vanguard SRV 213 SD:
«« Giuseppe Tartini (1692 - 1770) légua à la postérité plus de 150 sonates pour violon, ainsi que des concertos pour violon, des sonates en trio et des symphonies pour cordes. Dans son style de composition, il s'inspira de la manière simple de Corelli plutôt que des formes fantaisistes de Vivaldi. Innovateur, il s'écarta du principe du concerto grosso - selon lequel le tutti orchestral et le concertino solo, même lorsque ce dernier n'est composé que d'un seul instrument, devaient être engagés dans un combat ou une alternance d'„égaux“. Dans l'élaboration de la partie soliste, il contribua largement à créer le véritable concerto pour violon seul. Son prédécesseur le plus important à cet égard fut Torelli. Bien que le langage musical de Tartini soit enraciné dans le baroque tardif, ses thèmes nous rappellent également le rococo. Ce qui caractérise son époque, c'est que, bien que sa musique soit avant tout destinée au plaisir immédiat de ses auditeurs et qu'il exploite au maximum la gamme tonale du violon et les effets techniques qu'il développa dans sa transformation de l'art de l'archet, il ne se laissa jamais aller à l'exhibition pour elle-même. En même temps nous entendons dans son oeuvre peut-être pour la première fois la voix du violon moderne.
Les quatre concertos présentés ici, pour violon solo, cordes et clavecin continuo, comportent tous trois mouvements: un mouvement lent est encadré par deux mouvements rapides. Dans les mouvements d'angle, la joie de vivre pétillante du baroque se fait sentir, de même que l'utilisation fréquente de joyeux motifs de danse folklorique. Ce genre de rebondissement folklorique se retrouve par exemple dans le thème principal du premier Allegro du concerto en mi majeur, D 53. Le finale de ce concerto s'épanouit sur un court, puissant et gai motif à double temps. Dans les mouvements rapides, l'expression de la joie de vivre est intensifiée par la révélation de ce que le bras et les doigts de l'homme peuvent faire en termes de doubles croches, de trilles, de courses et de grands sauts des cordes aiguës aux cordes graves. Dans les mouvements lents, on retrouve la douceur mélodique inspirée de l'Italie de Tartini, dans des lignes parfaitement conçues pour mettre en valeur ce que son époque admirait comme son magnifique style de jeu cantabile. On disait de lui qu'il ne „jouait“ pas tant le violon qu'il ne le faisait „chanter“.
L'Allegro assai du concerto en fa majeur, D 68, est particulièrement enjoué. Les thèmes ont ici une forme classique à deux voix. La douce cadence vers la fin prépare l'auditeur à l'Andante calme et chantant qui va suivre. Dans les deux mouvements rapides, les procédés violonistiques de Tartini sont spectaculaires, et le mouvement lent montre sa capacité à balayer de longues lignes arquées sur toute l'étendue des cordes.
Les concertos en sol majeur et en ré majeur, D 83 et D 24, sont moins brillants dans leurs mouvements rapides que les deux précédents, mais possèdent de très beaux mouvements lents, celui du concerto en ré majeur étant un exemple particulièrement beau, rehaussé par les doubles arrêts, du monde particulier de sensibilité créé par Tartini. »»
Giuseppe Tartini, Concerto pour violon en mi majeur, D 53, GT 1.E08, André Gertler, violon, Orchestre de Chambre de Zurich, Edmond de Stoutz, 1961
1. Allegro 05:02 (-> 05:02)
