Ermanno Wolf-Ferrari composa son opéra-comique «Der Liebhaber als Arzt» - «L’amore medico», „L'Amour médecin“ - sur un livret de Enrico Golisciani, lui-même inspiré de la comédie homonyme de Molière. Ses premières auditions furent données dans une traduction en allemand de Richard Batka le 4 décembre 1913 au «Königlischer Hoftheater zu Dresden» («Sächsische Hofoper-Semperoper») et le 13 décembre suivant au «Münchner Hoftheater».
L'intrigue: la belle Lucinda fait la fierté de son père, le riche propriétaire terrien Arnolfo. Il ne veut la perdre pour rien au monde, et pense avec horreur au jour où sa fille lui expliquera qu'elle est tombée amoureuse et envisage de se marier... Il ne sait pas encore que ceci s'est passé depuis longtemps... Lucinda aime Clitandro. Bien qu'ils ne se soient pas encore déclarés l'un à l'autre, les regards qu'ils se jettent en disent long... Lorsque Lucinda parle de ses intentions à son père, celui-ci devient furieux et reste fermement opposé à toute idée de mariage.
Lisette, la femme de chambre, veut réconforter sa maîtresse et la persuade d'utiliser un stratagème: se coucher, faire semblant d'être malade et attendre le médecin... Aussitôt dit, aussitôt fait.
Arnolfo, très inquiet, appelle un médecin après l'autre; mais personne ne peut aider sa fille, Lucinda semblant avoir une maladie très inhabituelle. Lisette arrive alors avec un médecin inconnu et explique qu'après une longue recherche, elle a trouvé le bon spécialiste... qui n'est autre que Clitandro, un médecin de l'âme examinant très, très attentivement les personnes malades. Il promet au père inquiet qu'il pourra guérir complètement sa fille. Sa méthode... Afin qu'il puisse guérir sa file, elle doit d'abord l'épouser, lui, le médecin. Arnolfo est immédiatement d'accord, convoque un notaire pour rédiger le contrat de mariage. Arnolfo voit alors sa fille devenir peu à peu plus heureuse, ses soucis disparaissent. Mais, soudain, il voit le médecin quitter la maison étroitement enlacé avec sa fille, et se rend compte qu'il a été dupé. Il ne lui reste plus qu'à accepter le mariage, tout se termine bien!
Ermanno Wolf-Ferrari aurait pu concevoir cet opéra-comique à la manière de Goldoni, comme c'était alors l'habitude, mais son oeuvre est en fait beaucoup plus colorée. Déjà le recours aux cuivres au début de l’ouverture, dans un majestueux pastiche du dix-septième siècle, atteste d’emblée de l’élargissement de sa palette. La section centrale, plus rapide, caractérisée par le traitement habile des cordes et des bois, est plus développée, plus dramatique et plus variée quant au matériau que les exemples antérieurs dans le genre.
L'Orchestre Symphonique de la «Nordwestdeutscher Rundfunk (NWDR)» („Radio nord-ouest-allemand“) fut fondé par Hans SCHMIDT-ISSERSTEDT directement après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, avec l'appui des autorités britanniques à Hamburg. En 1956, au partage de la «NWDR» en «NDR» et «WDR» il reçut le nom de «NDR Sinfonieorchester», qu'il conserva jusqu'en 2016, pour être hélas rebaptisé en «NDR Elbphilharmonie Orchester», afin de souligner sa nouvelle résidence officielle, la Philharmonie de l'Elbe de Hambourg.
De 1945 à 1957, Wilhelm SCHÜCHTER fut l'adjoint de Hans Schmidt-Isserstedt, et dirige ici l'Orchestre Symphonique de la NWDR dans l'ouverture de cet opéra, une prise de son datant du 22 septembre 1954.
Ermanno Wolf-Ferrari, Ouverture de „L'Amour médecin“, opéra-comique en deux actes, Orchestre Symphonique de la «Nordwestdeutscher Rundfunk», Wilhelm Schüchter, 22 septembre 1954
Andante - Allegro assai - Con fuoco (pocco piu mosso) - Presto - Prestissimo 08:05
Provenance: Radiodiffusion, Archives de la NWDR resp. NDR