Jacques Ibert composa cette oeuvre en 1932-1933, pour Marcel Moyse, l'un des plus grands flûtistes français de cette époque. Le Concerto fut donné en première audition le 25 février 1934 à la Société des Concerts du Conservatoire de Paris, sous la direction de Philippe Gaubert, avec son dédicataire, Marcel Moyse, en soliste.
"[...] L'écriture d'Ibert est extrêmement civilisée et sensible mais néanmoins avec un piquant qui ne dégènère jamais en banalité. Quoique ce concerto soit travaillé avec grand soin et recherche, il donne l'impression d'avoir été écrit en un tour de main désinvolte typiquement français. Il me rappelle les mots de Jean Cocteau: "Les Italiens et les Allemands aiment quand on fait de la musique. Les Français n'y voient pas d'objection."[...]" cité d'un texte de Manuela Wiesler publié dans ce livret du CD BIS 529
Le troisième mouvement du Concerto a, de suite, été adopté par le Conservatoire de Paris comme morceau de compétition, alors que le Concerto entier, jugé trop difficile, a été abandonné pendant plusieurs années. Moyse, à qui l'ouvrage était dédié, ne l'a que rarement interprété, et, que ce soit en Angleterre ou en Amérique aucun orchestre et soliste ne se sont risqués à le jouer avant 1948. Même de nos jours, il reste encore l'ultime critère de virtuosité des flûtistes, qui permet de mesurer non seulement leur agilité technique, mais aussi leur sensibilité musicale.
Jacques Ibert, photographe et date inconnus
Le concerto est en trois mouvements, Vif - Lent -Vif:
"[...] Après la courte introduction orchestrale que l’Allegro pousse de côté dès les premières mesures, suit l’entrée de l’instrument soliste avec le thème principal tourbillonnant et affairé. Un thème secondaire, introverti, jouera plus tard un rôle important dans le déroulement de l’oeuvre même s’il est bientôt rattrapé par l’agitation motorique du début du mouvement. Un court dialogue, offrant l’allure d’une musique de chambre avec le basson et les cordes s’oppose à la sonorité pleine et riche de couleurs de l’orchestre souverainement traité de main de maître.
L’Andante en trois parties est une noble rêverie pour flûte sur les cordes en sourdine qui s’animent à l’arrivée des autres bois. Le thème principal de ce mouvement est étroitement apparenté au thème secondaire du premier mouvement. Des arabesques à la flûte recouvrent le thème principal confié dans la reprise au premier violon jusqu’à ce qu’il soit repris, murmurant, dans une sonorité légère.
Le finale (Allegro scherzando) s’ouvre dans une atmosphère ibérique avec trois coups violents et syncopés dans la nuance fortissimo. La flûte apparaît comme un derviche aussi virtuose qu’expressif dans une abondance d’infatigables triolets pétillants. Encore une fois, Ibert rattache de manière cyclique le thème lyrique des mouvements précédents: le thème secondaire ardent est une inversion libre du thème Andante apparenté à celui du premier mouvement. La reprise du thème principal débouche dans une cadence solo impressionnante de virtuosité que concluent les accords du début du mouvement, un exemple probant de la conception de la musique pour Ibert qui est, avant tout, un art de l’expression et du discours. [...]" cité d'un texte de Horst A. Scholz publié en 2006 dans le livret du BIS-SACD-1559 de BIS Records AB.
C'est grâce à la générosité de la...
... que nous pouvons écouter l'enregistrement suivant en ligne, tel que proposé dans les fabuleuses archives de la Radio Télévision Suisse Romande et embarqué en iframe dans cette page. Il s'agit d'une rediffusion du 27 juin 2018 dans l'émission de la Radio Télévision Suisse Romande, Espace 2, «Poussière d'étoile, Les annales radiophoniques de l'OSR, Année 1966» de Jean-Pierre AMANN:
Jacques IBERT, Concerto pour flûte et orchestre, L 47, Aurèle NICOLET, Orchestre de la Suisse Romande, Christian VÖCHTING, 19 octobre 1966
Le PREMIER CLIQ sur le pictogramme PLAY (flèche) à l'extrême-gauche fait démarrer l'audio au début de la présentation de l'enregistrement, soit 22 secondes après le début de l'émission. Le pictogramme PLAY fonctionne ensuite comme d'habitude pour arrêter / continuer l'écoute.
66:42 Robert Schumann, Manfred, Ernest Ansermet expliquant l'oeuvre aux jeunes, 1966, extrait.
Pour l'enregistrement complet voir cette page de mon site.